L’effondrement de l’Empire est le premier tome d’une trilogie de space-opera appelée L’interdépendance, publiée chez L’atalante en mars 2019. Cette série signe le retour de l’auteur au space-opera après l’excellent Les enfermés, roman mêlant le policier, l’anticipation et la science-fiction. Le second volume de cette trilogie doit paraître en février 2020 et le troisième en 2021. L’effondrement de l’Empire a reçu en 2018 le prix Locus du meilleur roman de science-fiction.
La fameuse interdépendance qui donne son titre à la trilogie est un réseau de 48 systèmes peuplés par les humains. Plusieurs choses unissent ces systèmes: ils sont gouvernés par un Emperox et surtout ils sont reliés par le Flux. Le Flux permet de voyager vite entre les mondes, permettant le commerce, et aussi de rendre ces mondes viables. Les planètes sont en fait des villes sous dômes créés pour les besoins humains, et alimentés grâce aux voyages spatiaux permis par le Flux. La planète située au fin fond du réseau est appelée justement le Bout, elle a la particularité d’être entièrement habitable pour l’homme. Tout irait pour le mieux dans l’Interdépendance si depuis quelques temps, le Flux ne montrait pas des signes de faiblesses. Il est en constant changement plus ou moins marqué, ce qui fait que la majorité des gens l’oublie. Mais que se passerait-il si le Flux n’était plus là?
Le roman suit plusieurs personnages qui vont se retrouver liés par cette crise. Tout d’abord, Cardenia, fille de l’Emperox. Ce dernier vient de mourir et Cardenia doit lui succéder. Mais elle n’a pas vraiment été préparée à la situation depuis son enfance, n’étant pas l’héritière première de l’Emperox. Le fils de l’Emperox étant mort quelques années auparavant, elle est devenue sa seule héritière mais ne connait pas grand chose à la politique. Elle accède à un poste qu’elle n’a jamais vraiment désiré et dans une des pires situations possibles. On a connu mieux dans la vie d’un dirigeant.
Le roman met les femmes à l’honneur avec le second personnage principal du roman sur les 3, Kiva Lagos. Elle appartient à l’une des plus grandes famille de marchands de l’interdépendance. Elle est représentante de sa famille sur un vaisseau spatial. C’est un sacré personnage, elle apporte beaucoup au récit, de l’humour, de l’action, du sexe. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle ne passe pas inaperçu ni qu’elle se laisse marcher sur les pieds. Elle va vite se retrouver au centre de l’intrigue de ce premier tome et faire avancer le récit. Parmi les autres protagonistes, il y a Marce Claremont, fils noble habitant le Bout du système. Son père est un éminent scientifique, ancien ami proche de l’Emperox. Il est important dans l’intrigue mais a du mal à se faire une place par rapport aux deux personnages féminins.
Le roman est court et va très vite. John Scalzi nous offre un vrai divertissement, rythmé, soigné et qui se lit avec grand plaisir. Certains point de l’univers auraient mérité d’être un peu plus développés, on sait assez peu de choses sur le monde dans lequel se déroule l’intrigue, hormis la présence de ce Flux, bien pratique pour les voyages spatiaux rapides. Cependant, le roman est bourré d’actions, de personnages attachants et on se laisse facilement embarquer dans ce voyage aux confins de l’univers.
Malgré quelques facilités, John Scalzi nous offre avec ce roman une vraie lecture plaisir, un roman bourré d’actions et sans temps morts. On suit les différentes intrigues dans un monde construit autour d’un Flux facilitant les voyages spatiaux. Les femmes sont à l’honneur dans ce roman où l’écriture de l’auteur est toujours aussi fluide et imagée. On attend la suite avec impatience.