[...] Vous l’avez compris Olivier Paquet est des auteurs que j’apprécie. Pour deux raisons principalement : il écrit bien, dans une langue travaillée et agréable à lire, et il donne à réfléchir sans donner de leçon.
Dans ce roman encore* il met en scène des IA. Esther est une archéologue particulière et fondatrice d’une boite d’éco-reconstruction… Elle redonne à des paysages leur aspect naturel antérieur déterminé à partir de photos souvenir observées chez des particuliers. Et un jour elle découvre qu’on lui a volé un de ses souvenirs en image pour le remplacer par un autre et que cela a modifié son comportement. La même chose est arrivée à Vincent qui lui est flic dans la brigade chargée des pédophiles et responsable des IA programmées pour attirer lesdits pédophiles. Dans le même temps, sur les réseaux sociaux, un certain Demétrico, monsieur D incite à la révolte. Esther et Vincent vont chercher à comprendre pendant que la rue gronde et manifeste contre la Première Ministre qui va focaliser toutes les rancœurs.
Je ne dirai rien d’autre sur l’histoire… Mais je peux ajouter que le titre est le nom d’un programme informatique qui joue un grand rôle et préciser que tout se déroule dans un avenir proche. Et ce dernier point n’est pas juste anecdotique. Ce qui importe, me semble-t-il, est la réflexion de l’auteur à propos de la mémoire – de quoi et pourquoi nous souvenons-nous ? Avons-nous conscience de l’importance de nos souvenirs ? Des IA organisées peuvent-elles être conscientisées ? Une IA peut-elle s’associer à d’autres IA pour dialoguer avec nous sur les réseaux sociaux et pousser une population à des actions dangereuses sous le prétexte d’une bonne action à l’égard de chacun ? Ce sont bien sûr des questions de science-fiction… Pour me faire pardonner de ne pas dévoiler les réponses que l’auteur propose, voici une citation qui devrait vous plaire : « Quand tout le monde se raidit, la tendresse devient subversive. ».
Bonne lecture, si possible d’une traite avant partage des idées.