Dans ce recueil de dix nouvelles, l'auteur nous dépeint avec talent et conviction un avenir très sombre pour les humains et pour notre planète. Sombre mais hélas réaliste. Les histoires ont un lien entre elles : les réfugiés climatiques, la violence, le dérèglement climatique, les catastrophes naturelles. Bref, ce que nous connaissons déjà mais à une échelle moindre... Pour le moment... Ces histoires se passent dans un futur pas si lointain, 2030, 2050.
L'ouragan : Elodie a sioxante-douze ans. Elle attend le retour de son mari parti pêcher en mer, comme à son habitude. Lorsqu'un énième ouragan est annoncé, événement devenu habituel hélas, elle refuse de quitter la jetée. Stéphane se fait piéger, il n'a pas le temps de rentrer avant l'arrivée de l'ouragan.
Une belle histoire, sombre évidemment, dont la fin n'est pas celle que l'on pensait.
Lettre à Elise : Loïc écrit une lettre S.O.S. à son ex, Elise. Il est devenu un réco, un réfugié climatique. Sa jolie maison dans les dunes a disparu. Comme tout le littoral. Il est coincé dans un Centre d'Hébergement Provisoire où règnent la violence et la bêtise humaine. Il sait qu'Elise vit dans une enclave de riches.
La chute de l'histoire est bien sûr terrible.
La route du Nord : la famille de Mirabelle, quatorze ans, décide de fuir au Nord. En effet, entre les températures caniculaires et les hordes de dégénérés meurtriers et incendiaires qui menacent, ainsi que la famine, la vermine, l'abandon pur et simple des autorités gouvernementales, si on veut survivre, il n'y a pas d'autre solution. Mais Mira ne va pas partir avec ses parents. Peut-être, certainement, ne les reverra-t-elle jamais...
Le porteur d'eau : le camion du village ne démarre plus. C'est la catastrophe, car comment aller au village voisin chercher l'eau si précieuse que le Révérend vend à prix d'or ? Cédric, le maire, décide d'y aller à dos de mule, une mule famélique, affamée, assoiffée, comme tout le monde. Il va réussir sa mission, mais à quel prix !
Mission divine : Hans a entendu Dieu lui parler. Ce qui arrive à l'humanité, le dérèglement climatique, les tornades, les fous sanguinaires, la vermine, la famine, la soif, tout est de leur faute. Il faut expier. Et il décide d’éliminer tous ceux qui ne le suivent pas sur la voie de Dieu.
Une des rares nouvelles dont la fin est réjouissante.
Le désert : une femme vivant seule dans le désert veut surprendre et surtout éliminer celui qui se permet de boire la moitié de ses récoltes d'eau.
2030-2300 : Paul, un ingénieur géologue, raconte dans son blog son travail qui consiste à enfouir les gaz de CO2 sous la terre, en quelque sorte les remettre là où ils étaient avant, avant que les hommes aient la mauvaise idée de les exploiter. En 2300, une vieille femme raconte une autre version. Glaçant.
La frontière : lorsque des récos arrivent au pied du mur pour demander asile, les soldats n'ont qu'un ordre : tirer. On leur a dit qu'ils venaient piller, voler, violer, alors il faut se défendre. Mais un jour un petit chien sort du camion des "métèques"...
L'aéroport : dans un aéroport abandonné, un homme solitaire construit depuis dix ans une montgolfière. Elle lui permettra de s'échapper de cet endroit où tout est mort, où seuls survivent les pillards et les fous dangereux.
La horde : dans un petit village rescapé, une petite quinzaine de personnes relativement âgées vivent presque à l'aise dans leur petite communauté. Mais un jour, deux des leurs repèrent une véritable horde d'au moins trois cents personnes qui arrivent. Il faut à tout prix les empêcher de venir chez eux car personne ne survivra.
Une belle histoire, sombre, mais intelligente, pleine d'humanité.
Les Chroniques de l'Imaginaire