Le Chais, un immense domaine bourgeois hors du temps, autour duquel les barrières invisibles sont bien plus efficaces que des hautes grilles pour empêcher tout intrus d’y pénétrer. Un endroit oppressant, où pour d’inexplicables raisons, certaines parties du jardin sauvage bordé d’amandiers sont inaccessibles. C’est là que vivent les Gaucher depuis plusieurs générations. L’homme adulte est d’ailleurs absent dans cette grande famille composée de la grand-mère Claude, de ses deux filles (Diane et Louise) et de ses deux petits-enfants (Lucy et Max). L’héroïne, Louise, dite Zette, est une femme entièrement dévouée au service des autres. Infirmière, elle profite de la nuit pour s’asseoir à côté des patients plongés dans le coma. Elle éprouve bien plus que de l’empathie à leur égard. Louise leur tient la main et en s’endormant auprès d’eux, a la faculté de pénétrer leur rêve, leur monde. C’est souvent un endroit assez cauchemardesque mais elle s’attache à ne montrer aucune peur et à les guider vers une issue (que cette dernière soit d’ailleurs le réveil du patient ou sa mort). Mais depuis quelque temps, rien ne fonctionne comme prévu. Un monstre semble prendre forme dans les esprits des malades plongés dans le coma. Un peu comme dans le Ça de Stephen King, il se nourrit de la peur qu’il suscite et terrorise avec un sadisme sans pareil les patients et enfants endormis. Le marchand de sable fête son retour parmi les hommes. Plus fort que jamais, il va semer la terreur dans les esprits et faire remonter de vieux souvenirs à la surface. Ce qui est très prenant dans ce livre, c’est qu’on entre dans un univers savamment dosé entre le monde de l’imaginaire (avec le don de Louise, le marchand de sable), et le nôtre, le monde réel (un enfant disparaît, un inspecteur mène l’enquête). Cette histoire de famille et ces générations de femmes liées les unes aux autres est passionnante. On y parle d’amour, de peur, de secrets, de force et de faiblesses. Les descriptions du Chais sont nombreuses et si réalistes que j’ai eu l’impression d’en prendre moi aussi possession et de côtoyer ses habitantes. Quant à l’écriture, Anne Fakhouri a vraiment une très jolie plume. Son style est vif, fluide et subtil, dégageant de nombreuses émotions. Elle m’a raconté une magnifique histoire où le fantastique est très subtilement distillé, où les peurs enfantines prennent rapidement le dessus sur la raison. J’espère que cette incursion dans le monde des livres pour adultes ne sera pas la dernière. Anne doit avoir encore tant de choses à nous conter !   Val - Valunivers

Fakhouri - Narcogenèse - Valunivers

Le Chais, un immense domaine bourgeois hors du temps, autour duquel les barrières invisibles sont bien plus efficaces que des hautes grilles pour empêcher tout intrus d’y pénétrer. Un endroit oppressant, où pour d’inexplicables raisons, certaines parties du jardin sauvage bordé d’amandiers sont inaccessibles.

C’est là que vivent les Gaucher depuis plusieurs générations. L’homme adulte est d’ailleurs absent dans cette grande famille composée de la grand-mère Claude, de ses deux filles (Diane et Louise) et de ses deux petits-enfants (Lucy et Max).

L’héroïne, Louise, dite Zette, est une femme entièrement dévouée au service des autres. Infirmière, elle profite de la nuit pour s’asseoir à côté des patients plongés dans le coma. Elle éprouve bien plus que de l’empathie à leur égard. Louise leur tient la main et en s’endormant auprès d’eux, a la faculté de pénétrer leur rêve, leur monde. C’est souvent un endroit assez cauchemardesque mais elle s’attache à ne montrer aucune peur et à les guider vers une issue (que cette dernière soit d’ailleurs le réveil du patient ou sa mort).

Mais depuis quelque temps, rien ne fonctionne comme prévu. Un monstre semble prendre forme dans les esprits des malades plongés dans le coma. Un peu comme dans le Ça de Stephen King, il se nourrit de la peur qu’il suscite et terrorise avec un sadisme sans pareil les patients et enfants endormis.

Le marchand de sable fête son retour parmi les hommes. Plus fort que jamais, il va semer la terreur dans les esprits et faire remonter de vieux souvenirs à la surface.

Ce qui est très prenant dans ce livre, c’est qu’on entre dans un univers savamment dosé entre le monde de l’imaginaire (avec le don de Louise, le marchand de sable), et le nôtre, le monde réel (un enfant disparaît, un inspecteur mène l’enquête).

Cette histoire de famille et ces générations de femmes liées les unes aux autres est passionnante. On y parle d’amour, de peur, de secrets, de force et de faiblesses. Les descriptions du Chais sont nombreuses et si réalistes que j’ai eu l’impression d’en prendre moi aussi possession et de côtoyer ses habitantes.

Quant à l’écriture, Anne Fakhouri a vraiment une très jolie plume. Son style est vif, fluide et subtil, dégageant de nombreuses émotions. Elle m’a raconté une magnifique histoire où le fantastique est très subtilement distillé, où les peurs enfantines prennent rapidement le dessus sur la raison.

J’espère que cette incursion dans le monde des livres pour adultes ne sera pas la dernière. Anne doit avoir encore tant de choses à nous conter !

 

Val - Valunivers

Publié le 5 avril 2011

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