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Rien que le titre et la couverture m’ont d’emblée séduite. J’aime les histoires naturelles et les dragons attisent ma curiosité.

Ce livre, sa lecture, a été particulier pour moi : à la fois passionnant, à la fois rempli de curiosité et à la fois avec beaucoup d’admiration. Une lecture lente, mais avide d’en connaître la suite.

Isabelle a sept ans quand elle découvre, tout près de chez elle, un lucion mort. Fascinée et très excitée par sa découverte, elle veut le ramener à la maison pour le montrer à sa mère, mais quand elle ouvre les mains, il n’y a plus qu’un tas de cendres.

C’est à partir de cet âge qu’Isabelle développe une passion dévorante pour les dragons. Les lucions sont de tout petits dragons, autrefois classés comme insectes. Isabelle grandit et sa collection de lucions aussi. Grâce à la cuisinière de la famille, elle apprend à conserver les corps dans du vinaigre

Ce passe-temps la fait passer pour une bizarre, ce n’est pas un loisir pour une petite fille. Mais Isabelle n’a que des frères et les bonnes manières ne sont pas son fort. A 14 ans, elle se déguise même en garçon pour pouvoir participer à une chasse au dragon !

A l’âge de 16 ans, elle se voit contrainte de détruire toute sa collection. En effet, elle est en âge de se marier, et aucun gentleman ne voudrait l’épouser s’il venait à apprendre l’existence de cette passion.

Heureusement, elle a un père compréhensif et celui-ci va l’aider à trouver un futur époux qui s’intéresse aussi aux dragons.

C’est ainsi qu’à 17 ans, elle se marie avec un jeune scientifique. Grâce à des rencontres fortuites, le jeune couple va partir à l’aventure aux côtés d’un comte connu dans le milieu pour observer, étudier et capturer des dragons.

Une expédition remplie de surprises, de découvertes, mais aussi de dangers.

L’autrice invente, décrit, détaille un monde, une époque, des villes, des régions, des langues, des saisons, des mois ! J’ai été fascinée par tout ce monde, monde dans lequel je m’y suis plongée tout entière. A tel point que les étranges mots des régions ou des langues me revenaient en tête en dehors de mes périodes de lecture.

Il y a des rebondissements, des coups de théâtre, mais pas tels qu’on pourrait les attendre avec impatience ; non, tout se passe doucement, lentement. Car dans ce livre, nous vivons un peu à l’époque du Moyen-Âge, sans voiture, sans électricité, avec des réactions et des comportements « dépassés » aujourd’hui, mais que pourtant j’aimerais encore, en partie, retrouver.

Tout le livre est écrit à la première personne, c’est Isabelle qui parle, qui écrit, qui nous raconte ses mémoires. Isabelle est une scientifique, une chercheuse, une tête, sans doute la première naturaliste femme. Mais à cette époque, c’est très mal vu. Pourtant, elle parvient à nous décrire cette expédition comme si nous y étions. Beaucoup de détails, de questionnements autour de ces animaux mystiques, mais craints par la plupart des gens. Et, ce qui m’a beaucoup plu, ce sont les illustrations. Il y en a trop peu pour moi (tellement je les trouve extraordinaires), mais assez pour que je passe commande chez mon libraire de toute la série de livres, au format papier ! Il y a 5 tomes.

J’ai appris beaucoup de choses sur les dragons, leur vie, leur comportement, mais aussi sur l’homme. Certaines scènes, celles qui se rapportent au comportement humain, à leurs réactions, pourraient très bien se passer aujourd’hui, à notre époque, dans notre monde.

Je pense que ce livre, on peut soit tout à fait accrocher à ce style un peu particulier, soit le détester. Déjà rien que dans la façon dont c’est écrit, sous forme de mémoire, n’est pas si aisé qu’il n’y paraît. J’ai lu le premier chapitre doucement, n’ayant pas l’habitude lire des mémoires, mais dès le troisième chapitre de la première partie, j’ai complètement accroché, prenant ma liseuse avec moi dès que j’avais un moment de calme ! Ensuite, le personnage d’Isabelle est aussi spécial, mais au fil de ma lecture, tout me semblait cohérent et en adéquation avec son époque, son rang et son caractère.

Publié le 27 avril 2020

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