Le premier jour de paix se divise en trois parties. La première, celle d'Aureliano, est un peu déconnectée des deux suivantes mais elle permet de présenter l'état du monde et le désespoir qui s'y déploie. Ce n'est pas joyeux mais c'est nécessaire pour montrer les choses telles qu'elles sont. La suite continuera dans cette direction mais en y apportant de l'espoir, prenant le point de vue d'émissaires de la paix oeuvrant à trouver des solutions. Et la solution finale, c'est la paix.
Le premier jour de paix est un ouvrage qui a à la fois des airs d'apocalypse et de feel-good. Le parallèle avec Becky Chambers est facile sur de nombreux points mais Elisa Beiram trace sa propre route. C'est un roman qui peut sembler parfois naïf et facile mais ça n'est pas vraiment un problème car l'enjeu est ailleurs. Le but n'est pas d'être photoréaliste mais de proposer des idées et une réflexion globale sur la notion de paix. Et ça fonctionne, parce que le propos est intéressant et donne lieu à quelques très bons passages, notamment lors des moments de doute des personnages, mais aussi car l'histoire (et les protagonistes) est plaisante à suivre en elle-même, avec même une petite surprise dans sa troisième partie. La frontière entre espoir et niaiserie est souvent mince, et je ne doute pas que certains tomberont du deuxième côté de la pièce. Pour ma part, Le premier jour de paix est totalement resté du côté de l'espoir, ce qui en a fait une vraiment bonne lecture.