Lorsque la fin est proche, que l'apocalypse gronde, est-il nécessaire de plonger afin de ressortir la tête de l'eau et de renaître de ses cendres ?
Le premier jour de paix est cette lumière dans l'obscurité. Après avoir vécu la famine, la guerre, le nucléaire, l'écoulement des ressources, comment l'humanité peut espérer s'en sortir ?
Quand il est question d'espoir pour l'humanité, il faut savoir différencier l'espoir individuel de l'espoir collectif. Or, quand je lis un livre utopique, j'ai besoin de savoir que le monde peut s'en sortir... moi avec. [...]
Plongée dans une intrigue à trois points de vue, le lecteur suivra différents profils oeuvrant pour l'humanité. Un "chef de clan", une médiatrice et une négociatrice mettront donc tout en oeuvre pour espérer voir naître ce premier jour de paix. Et si j'ai adoré suivre cette dernière pour ses questionnements internes, ses émotions et ressentis. [...]
En revanche, Elisa Beiram évoque énormément de points intéressants pouvant nous mener à l'utopie. L'environnement est au centre du roman mais il y a également le capitalisme, la géopolitique et l'individualisme qui sont remis en cause. L'autrice requestionne le lecteur, sa position sur certains sujets et c’est ce que j'ai préféré ! C'est en refermant ce roman que j'ai compris que j'étais partie du mauvais point de vue et que je me suis rendu compte que ce récit était percutant non en termes d'intrigue mais de remise en question.
Pour conclure, c'est un livre qu'il faut faire mûrir. Pour preuve j'avais écrit mon avis après avoir fermé le livre et deux semaines après je suis en train de le réécrire. Ce n'est pas un livre à refermer et enchaîner directement avec le suivant. À travers une intrigue tournant autour de ce premier jour de paix qui n'est pas un objectif mais une solution, se cache un gros potentiel. Elisa Beiram ne vient pas nous conter la vie de Aureliano, Esfir et América mais nous questionner sur notre manière de penser à travers divers sujets tels l'environnement, l'individualisme, etc. [...] Un roman de 200 pages qui apporte autant de réflexions, je suis au final ravie de ma lecture.