Dans Le Premier jour de paix, Elisa Beiram détourne avec brio le canevas habituel des fables catastrophiques pour offrir un récit paradoxalement optimiste - une réjouissante rareté.

Le Premier Jour de paix - Le monde des livres

En 2098, le monde actuel a disparu dans de terribles convulsions. Avec le réchauffement climatique, les infrastructures se sont en partie effondrées et les réfugiés affluents vers les territoires encore vivables. Serait-ce l'apocalypse ? Non. Dans Le Premier jour de paix, Elisa Beiram détourne avec brio le canevas habituel des fables catastrophiques pour offrir un récit paradoxalement optimiste - une réjouissante rareté. Les deux milliards d'humains survivants se retrouvent, en effet, à la fois éparpillés et unis pour leur survie et la reconstruction de la planète - mais pas à l'identique... Il s'agit désormais d'éradiquer la violence. Un corps de missionnaires bénévoles s'y dévoue sans relâche, sous le regard attentif d'observateurs parfois étrangers à notre planète. La paix serait-elle enfin possible ? La tâche est rude, tant les communautés fragmentées comme les gouvernements résiduels restent promptes à s'affronter pour telle ou telle ressource rare. La fiction est portée par quatre personnages baroques et attachants ; Aureliano, un réfugié très ancré dans l'ancien monde, Esfir et América, deux diplomates chevronnés, et Xa-Ög, un extraterrestre. Mêlant en beauté l'humour noir volontariste d'un Steven Erikson (Réjouissez-vous !) et la douceur combative d'une Becky Chambers (Apprendre, si par bonheur), le deuxième roman d'Elisa Beiram a tout, derrière sa noirceur initiale, pour surprendre et enchanter.

Hugues Robert

Publié le 7 novembre 2023

à propos de la même œuvre