Au sein des pages du Premier Jour de Paix d'Elisa Beiram, se déroule un récit de science-fiction comme nul autre. Nous sommes transportés dans un monde où les vestiges de l'humanité ont été regroupés en vastes conglomérats appelés "Grands Territoires".
Alors qu’il ne reste plus qu’une vaste plaisanterie de jungle, de savane, de villes mortes et d’océan sauvage, une lueur d'espoir surgit.
L'histoire suit trois émissaires, bâtons de paroles et négociateurs pour la paix universelle, alors qu'ils parcourent le globe vers le rivage, vers le monde, vers les étoiles, risquant leur vie pour empêcher les conflits de dégénérer.
Leur message est simple mais puissant : la paix est réalisable entre tous les êtres humains.
L’autrice nous offre ici une analyse profonde de la nature humaine et de la possibilité de la paix : est-ce la faute des couteaux ou de ceux qui les brandissent ? Quid des mains qui avaient tué et de ces mots sales et maudits qui avaient tout déclenché ? Elle remet en question les divisions et les conflits qui ont marqué l'histoire humaine et présente une vision audacieuse d'un avenir où la paix pourrait être la norme, une paix à portée de tir… ironique.
La structure unique du roman, divisée en trois parties distinctes, offre une perspective multidimensionnelle sur le monde et les personnages de l'histoire. Cela ajoute de la profondeur et de la complexité à un roman assez court, environ 180 pages, mais incroyablement dense et riche en idées.
Le projet de l'autrice va bien au-delà de la simple narration, encourageant le lecteur à réfléchir sur notre propre monde et sur la possibilité d'un avenir meilleur : Qu'un million d'entre nous essaiment pour qu'un milliard de plus apprennent.
Ce roman est une résistance au pessimisme prédominant et une croyance en la capacité de l'humanité à changer dans un monde où les dérèglements climatiques ont défiguré la carte.
Avec la paix comme condition et non comme destination, Le Premier Jour de Paix défie les conventions du genre et présente une vision audacieuse d'un monde plus proche de nous qu’il n’y paraît.
A coup sûr, l’une des belles découvertes de cette rentrée littéraire.