Il est assez rare que la réécriture de contes soit une réussite, et pourtant la néo-zélandaise Juliet Marillier a parfaitement réussi son coup. Voici un excellent roman de fantasy pour adultes ou ados. Dans un pays qui pourrait être l’Irlande, Sorcha grandit avec ses six frères. L’enfance est douce malgré des conditions de vie un peu rudes. Personne ne s’occupe vraiment de leur éducation; ils se suffisent à eux même en cavalant dans la forêt et en dévorant tous les livres du château. Leur père est le plus souvent absent, en train de guerroyer contre les Britons pour des îles lointaines. Lorsqu’il revient de campagne, il interroge chacun de ses fils pour savoir s’ils sont aptes au service, mais ignore sa fille. En effet, il est devenu veuf le jour de la naissance de son septième enfant, sa fille Sorcha. Ce qu’il ignore, c’est que ses enfants sont liés à jamais par une promesse faite à leur mère. Se sentant mourir après l’accouchement, elle a demandé à ses six garçons de semer une graine de bouleau, et l’arbre miraculeusement a poussé, épargné par les chevreuils, les tempêtes et autres aléas qui menacent habituellement un arbre. Tous les enfants, Sorcha comprise, s’y retrouvent régulièrement. Tous sont doués de magie et de télépathie. Mais, à 12 ans, Sorcha a des talents de guérisseuse et de conteuse qu’elle met au service de tous, y compris au prisonnier que ses frères ont fait évader en cachette de leur père. Tout irait presque pour le mieux lorsque le père décide de se remarier avec une femme très belle, comme dans les contes, mais aussi très mauvaise. Les malheurs s’abattent sur la fratrie, la fiancée d’un des frères tombe malade, Sorcha voit son jardin de plantes médicinales saccagé. Elle échappe de peu à la folie destructrice de sa belle-mère grâce à ses frères, mais eux, hélas, sont changés en cygnes. La Dame de la forêt lui explique alors que la seule façon de les sauver, c’est de confectionner six tuniques identiques, avec la plante terriblement toxique que l’auteure nomme la fleur d’étoile, et de ne plus parler, quoiqu’il arrive, tant qu’elle n’aura pas pu remettre les six tuniques à ses six frères en même temps… J’ai bien sûr pensé, comme la quatrième de couverture nous y invite, au conte de Grimm, mais surtout à la version plus mélancolique qu’en a fait Andersen. Le personnage de Sorcha m’a aussi rappelé celui d’Ayla l’enfant de la terre. Mais ses réminiscences ne gênent en rien la lecture, bien au contraire! Françoise A., 10 mars 2010, lhibouquineur.wordpress.com

Marillier - Sœur des cygnes II - L’Hibouquineur
Il est assez rare que la réécriture de contes soit une réussite, et pourtant la néo-zélandaise Juliet Marillier a parfaitement réussi son coup. Voici un excellent roman de fantasy pour adultes ou ados. Dans un pays qui pourrait être l’Irlande, Sorcha grandit avec ses six frères. L’enfance est douce malgré des conditions de vie un peu rudes. Personne ne s’occupe vraiment de leur éducation; ils se suffisent à eux même en cavalant dans la forêt et en dévorant tous les livres du château. Leur père est le plus souvent absent, en train de guerroyer contre les Britons pour des îles lointaines. Lorsqu’il revient de campagne, il interroge chacun de ses fils pour savoir s’ils sont aptes au service, mais ignore sa fille. En effet, il est devenu veuf le jour de la naissance de son septième enfant, sa fille Sorcha. Ce qu’il ignore, c’est que ses enfants sont liés à jamais par une promesse faite à leur mère. Se sentant mourir après l’accouchement, elle a demandé à ses six garçons de semer une graine de bouleau, et l’arbre miraculeusement a poussé, épargné par les chevreuils, les tempêtes et autres aléas qui menacent habituellement un arbre. Tous les enfants, Sorcha comprise, s’y retrouvent régulièrement. Tous sont doués de magie et de télépathie. Mais, à 12 ans, Sorcha a des talents de guérisseuse et de conteuse qu’elle met au service de tous, y compris au prisonnier que ses frères ont fait évader en cachette de leur père. Tout irait presque pour le mieux lorsque le père décide de se remarier avec une femme très belle, comme dans les contes, mais aussi très mauvaise. Les malheurs s’abattent sur la fratrie, la fiancée d’un des frères tombe malade, Sorcha voit son jardin de plantes médicinales saccagé. Elle échappe de peu à la folie destructrice de sa belle-mère grâce à ses frères, mais eux, hélas, sont changés en cygnes. La Dame de la forêt lui explique alors que la seule façon de les sauver, c’est de confectionner six tuniques identiques, avec la plante terriblement toxique que l’auteure nomme la fleur d’étoile, et de ne plus parler, quoiqu’il arrive, tant qu’elle n’aura pas pu remettre les six tuniques à ses six frères en même temps… J’ai bien sûr pensé, comme la quatrième de couverture nous y invite, au conte de Grimm, mais surtout à la version plus mélancolique qu’en a fait Andersen. Le personnage de Sorcha m’a aussi rappelé celui d’Ayla l’enfant de la terre. Mais ses réminiscences ne gênent en rien la lecture, bien au contraire!
Françoise A., 10 mars 2010, lhibouquineur.wordpress.com
Publié le 15 mars 2010

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