L'histoire racontée dans cet opus se déroule une vingtaine d'années après les évènements décrits dans le tome précédent. Si on y retrouve Orrec et Gry, l'histoire ne tourne plus autour d'eux, ils n'interviennent qu'à titre de témoins et d'acteurs importants, mais secondaires. Tout ici est centré sur Galvamand, la grande maison des Galva, véritable personnage central. Le thème principal de Voix est la libération d'un peuple, d'un culte, d'un savoir, et d'une source, et les voies, et les voix qu'elle peut emprunter. On y retrouve aussi l'interrogation sur les dons, et ce qu'ils exigent de leurs détenteurs.
Ursula Le Guin semble y renouer avec plaisir avec ces grandes scènes de foule révolutionnaire évoquées, de loin, dans Les dépossédés, et surtout dans A la veille de la révolution (nouvelle parue dans son Livre d'Or). De même le thème des mots interdits évoque Le dit d'Aka, mais il est abordé d'une manière différente, plus tranchée peut-être et plus optimiste, peut-être parce qu'il s'inscrit dans une oeuvre plutôt destinée à la jeunesse. Que les adultes ne se détournent pas pour autant de ce roman intelligent, tendre, pétri de tolérance, qui leur plaira autant qu'aux adolescents auxquels il est destiné.
Mureliane (11/10/2010)