Si ce roman évoque les Chroniques de Ténébreuse, de Marion Zimmer Bradley, avec les différents laran des familles, on n'y retrouve pas moins le thème, propre à Ursula Le Guin, de l'inversion : chaque don pourrait, peut-être, être utilisé pour soigner et augmenter, son usage présent n'étant qu'un détournement de ce pouvoir de base, pour des raisons de survie. Ce qui nous amène à cet autre thème fréquent d'une innocence à la racine, à présent perdue.
Par ailleurs, le personnage d'Orrec, et surtout ses rapports avec son père, Canoc, sont très intéressants et magistralement décrits ou suggérés, dans leur ambivalence, par l'auteure. Certes, l'histoire du jeune garçon dont on ignore le don potentiellement périlleux, et qui doit trouver sa propre voie parmi les épreuves, est un grand classique, et ne pourra que plaire à un public jeune, mais les différents niveaux de lecture enchanteront également les parents. Ce peut être aussi une bonne porte d'entrée pour qui ne connaîtrait pas encore la talentueuse auteure américaine.
Mureliane (16/04/2010)