Un roman sur le changement, la communication et destiné aux cœurs bien accrochés avec ses descriptions cliniques fort réalistes.

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Ruche spatiale, alien hostile, adolescente paumée

Chez L’Atalante, vous trouverez toute sorte de romans de SF originaux et Trois hourras pour lady Evangeline en fait partie : une héroïne au départ peu sympathique qui subit une véritable mutation, des particules tueuses dans l’espace… L’atmosphère de ce roman est déroutante et parfois dérangeante.

Le Temps incertain est un des plus puissants vaisseaux militaires de l’humanité. Pourtant il est détruit aux abords de la planète Esméralda par un ennemi inconnu qui va le dévorer.

Évangeline est une jeune fille dévergondée et rebelle. Son père diplomate ne sait plus comment la gérer et l’envoie sur une planète éloignée : Enertia où une école l’attendra pour la dresser. Alors qu’elle est descendue chercher des affaires dans son conteneur diplomatique, Évangeline se retrouve enfermée. Il lui faudra des jours pour en sortir. Personne n’est venu l’aider et pour cause : elle est la seule survivante d’une attaque de la planète par des extraterrestres insectoïdes. Mais une fois sortie du conteneur, elle va devoir s’adapter pour survivre. Se faire discrète, se fondre dans la ruche, jusqu’à prendre la place de la reine. Alors qu’elle se métamorphose physiquement et s’adapte à cette nouvelle existence, une navette débarque sur sa planète. L’occasion de s’enfuir, de rejoindre son père. Mais elle ne peut sauver les soldats débarquant et finit par partir seule dans la navette. Presque seule, ses ouvrières l’ont suivi. Elle a sa propre ruche désormais.

Son père est sur un vaisseau chargé d’enquêter dans le secteur Esméralda sur l’annihilation du Temps Incertain. Une navette a déjà été perdue ne laissant que cinq survivants. Le commandant de bord et le diplomate sont tendus. La situation peut déraper à tout moment quand débarque sa fille plus tout à fait humaine. Mais Évangeline n’est-elle pas justement la seule à pouvoir comprendre ce qui se passe dans cet endroit perdu de l’espace.

Jean-Claude Dunyach est un écrivain confirmé qui a déjà marqué la SF française avec la série Etoiles mortes. Son style est brut, ciselé et dans cette œuvre, il crée une ambiance vraiment particulière. Si vous craignez les insectes, vous serez servi. La transformation d’Évangeline, sa survie au sein de la ruche est si réaliste et organique ! De même, le nuage cause de la disparition du vaisseau de guerre est un microcosme particulier rendu vivant par l’écriture de Jean-Claude Dunyach. Ce roman ne laisse pas indifférent, le lecteur aura peut-être du mal à y entrer, Évangeline n’était pas très sympathique au premier abord : une gamine capricieuse et effrontée. La relation conflictuelle avec son père, le vide qui les sépare sont également bien traités dans le roman, avec une certaine sobriété. Mais la tournure du roman est surprenante, le texte dérangeant et si vous avez des réactions épidermiques à la lecture du mot ruche, cette histoire se transformera en livre d’horreur pour vous.

Un roman de SF organique, aux descriptions cliniques, mêlant deux types de menaces alien, pas si différentes. Un roman sur les relations père fille, sur les changements de l’adolescence : devenue reine des insectes, la jeune femme a également mûri. Un roman qui démontre tout le talent d’un auteur au style acéré. Un œuvre au final sur la communication.

Trois hourras pour lady Evangeline est un roman de science-fiction original et organique de Jean-Claude Dunyach. On y suit Evangéline une adolescente rebelle qui survit à une attaque extraterrestre et qui va devoir composer avec l'ennemi. On y découvre diverses menaces aliens surprenantes. Un roman sur le changement, la communication et destiné aux cœurs bien accrochés avec ses descriptions cliniques fort réalistes.

On a aimé :

  • Un style ciselé, clinique et immersif
  • Original
  • De la SF française !

On a moins bien aimé :

  • Il ne vaut mieux pas être phobique des ruches

Nathalie Z.

Publié le 17 décembre 2019

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