Si vous suivez mes chroniques, vous savez que j’affectionne cette auteure. Elle est ici servie par une fort belle et fort réussie couverture. Et je recommande à ceux et celles, nombreux, qui liront ce livre de ne surtout pas en raconter la fin. Si l’on vous demande ce qu’est pour vous un bon livre, un bon roman, ne répondez pas par un exemple, vous aurez à peine donné un titre que vingt autres vous viendront à l’esprit… Je vous propose de répondre qu’un bon livre est un livre qui vous fait vous sentir intelligent et humain. Au cas où vous auriez un doute, lisez quelques pages de Frédéric Dard/San Antonio et on en reparlera.

Daily Passions
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Je ne sais pas si vous vous souvenez d’un temps où peu de femmes étaient publiées et où les journalistes qui devaient rendre compte du phénomène posaient la question rituelle : en quoi votre écriture est-elle spécifiquement féminine ? C’est vrai quoi qu’est-ce qui, dans les aventures de Claudine, distingue le style de Madame Colette de celle de son mari… Relisez, vous comprendrez vite.

Ne vous impatientez pas, s’il vous plaît, je vais vous parler de l’intrigue mais je me devais de mettre un peu les choses au point. L’intrigue est simple et en dehors du fait que l’héroïne est une femme – étrange formulation, non ? – ne me semble trahir un genre particulier. Une jeune femme abandonne une vie d’errance pour travailler dans une entreprise. Par le biais de son écran elle fait la connaissance d’un de ses chefs hiérarchiques et découvre qu’il s’agit d’un lémure… Le chef en question tombe amoureux d’elle… Mais l’Inquisition veille et l’éternelle lutte entre deux forces se continue. Vous ne comprenez pas très bien ce que vient faire l’Inquisition au XXIème en plein Paris, elle est simplement là à l’affût des mânes et des larves, prête à bondir sur les immeubles hantés et à étendre son patrimoine immobilier.

C’est écrit à la première personne et c’est une femme qui raconte ce qu’elle vit et subit… C’est sans complaisance et sans concession, avec un subtil dosage d’expressions actuelles qui prendront peut-être un coup de vieux mais ne nuiront pas à l’ouvrage. C’est une histoire de femme tout court qui s’inscrit dans celles des individus.

Et je ne résiste pas au plaisir de vous citer une petite phrase qui me semble typique de l’auteure : « À la fin de ce déluge de bits, je suis humide de reconnaissance. »

Bonne lecture.

- Noé Gaillard, le 21 décembre 2018

 

Publié le 13 janvier 2019

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