C’est drôle, sensuel, effrayant, captivant d’un bout à l’autre.

Le Mystère du Tramway hanté - Yozone
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Seconde incursion dans le Caire peuplé de créatures magiques pour Phenderson Djeli Clark, après l’excellente Étrange Affaire du Djinn du Caire, et nouvelle arrivée en finale des trois prix majeurs : Hugo, Locus, Nebula.

L’auteur joue sur du velours avec un duo complémentaire, le flic bien installé et le petit nouveau tout frais émoulu de l’université, plus fin lettré mais bien inapte au terrain, prêt à bien des excentricités, au grand dam de son aîné.
Et si la première crainte d’Hamed tient dans le coût, exorbitant pour leur service, d’un exorciste, les voilà partis en des lieux inhabituels pour découvrir l’identité de leur spectre frappeur. Ils poussent la porte de la cheikha Nadiyaa, pratiquante du Zâr mais aussi activiste pour l’émancipation des femmes, et très impliquée dans le vote d’une loi pour garantir à ses semblables le droit de vote, justement.

L’enquête est riche en rebondissements, habiles déductions et messages forts sur une demande d’égalité entre hommes et femmes, mais aussi autres créatures au genre indéfini ou changeant. On aura noté que les femmes sont les personnages forts de cette histoire, et que les mâles sont faibles, corrompus ou simplement déboussolés, comme nos deux enquêteurs, ballottés de gauche et de droite par ces dames.

On retrouve bien évidemment la plume envoutante de l’auteur, chaude comme le vent du désert, son univers uchronique, magique et steampunk aux teintes si particulières dans ce pays mélangeant histoire antique et passé colonial récent.

C’est drôle, sensuel, effrayant, captivant d’un bout à l’autre. Après ces deux nouvelles, on a hâte de se plonger dans Maitre des Djinns, le premier grand roman de l’auteur, un pavé de 500 pages, épais comme un baklava de rêve, qui paraît ce mois-ci.

Publié le 18 mars 2022

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