Entrez dans l’univers de Métro, et vous ne pourrez plus le lâcher !

Rive Gauche - Librairie Maruani
Article Original

Reprenant l’univers de Dmitri Glukhovsky (à sa demande), Pierre Bordage écrit un roman dystopique post-apocalyptique de haute volée (qui peut se lire complètement indépendamment de l’œuvre de Glukhosky).
Alors que la surface est devenue inhabitable, toute une population s’est installée dans les couloirs et stations du métro parisien. Une vie dans la quasi-obscurité, où les espaces sont réduits (une grande partie du métro est ensevelie sous les décombres), avec un accès à la nourriture (peu ragoûtante) très limitée, et forcément… de la violence un peu partout.

Plus personne ne sait depuis combien de temps l’humanité est forcée de vivre sous terre, des habitants finissent même par douter que cela fût possible un jour. Plus aucune notion du temps n’est réellement appréhendée (aucune fenêtre sur le cycle des jours, les saisons…), tout ce qui reste c’est la survie. 
Une femme, Madone, la Dame du Bac, veut croire qu’une nouvelle façon de vivre est possible, veut rendre l’existence dans Métro plus équitable, avec une justice pour tous et toutes, faire cesser la violence omniprésente, partager les richesses et les savoirs de chaque communauté plutôt que les marchander ou les arracher dans le sang.
Face à elle, le pasteur Parn, Éclat Céleste (en toute modestie) règne sur la station Montparnasse et celles à proximité. Dans une dictature religieuse fanatique, il jouit d’un pouvoir sans limite, dont il use avec perfidie, cruauté et mégalomanie. 

Madone entame son « chemin de croix », partant du Bac, elle va, de stations indépendantes en statiopées (conglomérat de plusieurs stations sous l’égide d’une seule), faire entendre sa voix, essayer de convaincre les différents dirigeantes et dirigeants de s’allier à sa cause. Si elle parvient à Montparnasse avec assez de voix pour la création de la Fédération, le pasteur Parn ne pourra pas la contrer. 
Encore faut-il qu’elle convainque les gens, parfois juste méfiants, parfois apeurés des représailles qu’ils subiront de Montparnasse. 
Encore faut-il qu’elle arrive vivante…

Pierre Bordage signe avec Métro une épopée sombre et passionnante : une quête à accomplir, des batailles, des personnages charismatiques, ambigus, un combat entre le Bien et le Mal, des questionnements sur l’humanité, la politique, de l’amour, de la bravoure, un peu d’humour et d’espièglerie.
L’auteur donne une place très importante aux personnages, en élabore pléthore, permettant de découvrir toutes les conséquences psychologiques et morales d’une vie sous terre, faite de violence, d’obscurité, de mal nutrition et d’inculture.
Bordage campe son univers avec des descriptions visuelles, sensorielles, de haute volée :
Des couloirs de métro où il n’y a pas d’électricité, où les quelques bougies fabriquées, et les quelques torches électriques retrouvées percent parfois l’obscurité. Les couloirs effondrés, dans lesquels il faut se hisser, se glisser, pour trouver un passage (et peut-être un nouveau couloir, une nouvelle station). Les habitations plus ou moins fiables. Les lieux où la Seine a envahie l’espace.

Entrez dans l’univers de Métro, et vous ne pourrez plus le lâcher !

Publié le 26 juillet 2022

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