De l'aure côté des livres
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Lors des Rencontres de l’imaginaire en novembre dernier, Frankenstein 1918 de Johan Heliot a reçu le prix ActuSF de l’uchronie. Il a donc rejoint ma pile d’achats… Et fut ressorti à l’occasion d’une lecture commune avec @mabullemeslivres, où l’objectif était de lire et de comparer nos ressentis.
Heureusement pour moi, cela m’a évité de lire Frankenstein 1918 d’une traite. Car si j’aime beaucoup l’histoire de Frankenstein et de son monstre telle que racontée par Mary Shelley, j’ai nettement plus de mal avec les récits se passant durant la Première Guerre mondiale. Or, comme le titre l’indique, Johan Heliot présente avec son livre une uchronie débutant durant la Première Guerre mondiale dans un monde où le roman de Mary Shelley est une histoire vraie. Entrés en possession de l’Empire britannique, les carnets du Dr Frankenstein font depuis des années l’objet de recherches militaires. Un certain Winston Churchill lève les fonds pour proposer une unité d’élite composée de « non-nés ». Sauf que… tout ne se passe pas comme prévu. Et de l’unité ne reste qu’un membre, Victor errant dans une Londres détruite par les bombes atomiques. Des années plus tard, l’histoire de cette unité et de son unique survivant est retranscrite et enfin portée à la connaissance du public.
Pour son récit, Johan Heliot choisit de multiplier les narrateurs : Astrid Laroche-Voisin qui livre au public les recherches de son père, Edmond Laroche-Voisin qui tombe sur les carnets de Winston Churchill et de Victor et tente de reconstituer leurs histoires, Winston Churchill et le mystérieux Victor. Les points de vue s’entremêlent et certains événements sont racontés deux fois, mais personnellement cela ne m’a pas gênée outre mesure. J’ai juste été agacée par la naïveté à répétition d’Edmond. Et par certains clins d’œil évidents comme ce caporal allemand tué parce qu’il était resté en arrière peindre ses aquarelles…
Le livre offre la juste dose de réalisme et de décalage temporel qui fait les bonnes uchronies. Et il se lit facilement jusqu’à la fin.

Publié le 2 mars 2020

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