J’ai aimé Frankenstein 1918. J’ai aimé le mélange des genres, Victor, Edmond et Churchill et l’uchronie créée par l’auteur qui est incroyablement plausible !

Une manette à la main
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Frankenstein 1918 est un roman de Johan Heliot paru fin septembre aux éditions L’Atalante. Mélange d’histoire et de fantastique, ce livre nous entraîne dans une Europe du 20ème siècle où l’on découvre que quelques variations avec la réalité ont eu de très grandes conséquences sur la suite des évènements.

Les monstres de la Guerre terminale

La Seconde Guerre mondiale n’a pas eu lieu mais la Première, appelée la Guerre terminale, a duré 20 ans et s’est soldée par un protectorat prussien jusque dans les années 1960. Churchill et de Gaulle existent mais ils n’ont pas eu l’occasion de prendre en main un processus de paix et sont restés des personnages de second plan.

Au début de la guerre, en 1914, les anglais décident qu’il faut agir vite pour en terminer au plus tôt. A la place des constructions de chars et autres armes de guerre, une unité de recherche particulière est créée. Winston Churchill est nommé responsable de cette opération ultra secrète. Grâce aux cahiers retrouvés du Docteur Frankenstein et de ses travaux sur la régénération des chairs et grâce également aux progrès techniques, Churchill et son équipe finissent par réussir à créer un humain, non-né, à partir de morceaux de cadavres. Cet assemblage de morceaux d’anciens soldats morts tragiquement, c’est Victor. Mais Victor n’est que le premier d’une longue série car c’est bientôt un bataillon entier de « frankies » qui est créé. Malheureusement, malgré plusieurs opérations à succès menées sur le champ de bataille, le gouvernement anglais décide de mettre un point final à cette expérience jugée contre nature. Victor s’échappe de justesse, retrouve une certaine forme de conscience grâce à sa rencontre avec Marie Curie puis décide qu’il vaut mieux pour tout le monde qu’il reste cacher et il s’installe alors dans les ruines d’une Londres dévastée et inhabitable pour les gens normaux.

Les années passent, la guerre perdure, l’emprise prussienne induit de la censure, des restrictions… en 1956, un jeune universitaire français tombe un peu par hasard sur les journaux que tenaient Victor et Churchill. Il décide qu’il est important de les étudier pour dévoiler aux yeux du monde cet aspect totalement caché de la guerre. Il se lance alors dans une quête un peu folle en compagnie d’une jeune résistante à l’occupation rencontrée à la bibliothèque avec pour but de dévoiler la vérité fusse t-elle responsable de mettre sa vie en danger !


Un roman étonnant et passionnant

Ce roman est en fait une succession de différents points de vue. Une sorte de recueil qui regroupe les notes de Churchill, de Victor et d’Edmond, l’historien. ainsi le récit se dévoilent peu à peu au læecteur à travers la plume des trois hommes, chacun donnant évidemment sa version des évènements. On découvre alors cette histoire étonnante de la création de Victor et de son bataillon de Frankies sacrifié sur l’autel des bonnes moeurs de la société britannique de l’époque.

Ce qui est top dans ce roman c’est de découvrir un univers créé par l’auteur et qui mélange les faits historiques réels avec de la fiction. En partant de 1914, Johan Heliot imagine une Europe en proie a une guerre unique et très longue où les grands noms que nous connaissons de la Première et la Seconde guerres mondiales n’ont pas eu les mêmes actions, créant ainsi une sorte de la réalité alternative assez intéressante.

Victor, hommage direct à la créature du livre Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley est un personnage très intéressant puisque dans le roman il semble souvent être le plus humain de tous dans cette époque chargée de barbarie.

J’ai aimé Frankenstein 1918. J’ai aimé le mélange des genres, Victor, Edmond et Churchill et l’uchronie créée par l’auteur qui est incroyablement plausible !

- Jenni, le 12 novembre 2018.

Publié le 14 novembre 2018

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