L'agence de Détective Two Guns Company et Associates est à la recherche d'un assassin particulièrement doué qui laisse derrière lui uniquement une trace de mimosa, enfin une image de mimosa. Après avoir perdu deux de ses membres dans des traquenards, Tessa va devoir aller chercher de nouveaux compagnons et faire gaffe où elle met les pieds. Son unique piste la menant aux trousses d'un truand légendaire et particulièrement sadique.   Mimosa commence comme un polar classique avec une agence de détective sur la piste d'un dangereux criminel, avec une petite touche de cyberpunk puisque ce dernier implante des images ou des ordres dans l'esprit d'autres personnes. Sauf une petite particularité, les compagnons de Tessa se nomment Ed Harris et Mighty Mike, mais ils sont également les sosies de l'acteur et du rappeur puisque tout le monde semble être le sosie de quelqu'un d'autre, sauf l'héroine. Du coup, la nouvelle équipe où officie Crocodile Dundee et Whooping va se retrouver à aller interroger un Luc Besson légèrement débile et enfermé dans un asile ou à infiltrer un restaurant tenu par Hitler et Staline ! Certes ça pourrait ressembler à un gag et c'en est un quelque part, mais cela apporte également beaucoup à l'histoire et à son univers où il sera question de personnalité et notamment de celle de l'héroine, car la pauvre Tessa croit être unique et va découvrir que ce n'est pas vraiment le cas. Le roman va en effet vite partir dans une science-fiction plutôt originale où l'on va croiser des clones et des IA, mais également la mystérieuse confrérie des tueurs philosophes, tueurs se faisant effacer la mémoire après chaque contrat. Les thèmes de la mémoire et de la réalité vont ainsi se croiser puisque les deux semblent être manipulées par des forces extérieurs, pas forcément bien intentionnées vis-à-vis des protagonistes de cet ovni littéraire. Mimosa, c'est également un blockbuster au casting assez invraisemblable, encore qu'il s'agisse principalement de sosies, et avec une histoire partant dans tous les sens au gré des explosions et des fusillades. Les personnages sont ainsi ballottés d'un passage cyberpunk à un autre plus philosophique où les personnages doivent essayer de retrouver leurs personnalités. Et l'auteur sait jouer avec ça, donnant une intertextualité parfaitement assumée. Car cette dernière semble se faire autant avec le cinéma qu'avec la littérature. Mimosa mélangeant les deux avec un plaisir coupable, on y trouve ainsi acteurs, chanteurs, personnages fictifs et historiques qui se croisent dans ce qui aurait pu être un joyeux bordel si ça n'avait pas été maîtrisé, mais ça l'est. Le roman est en effet une sorte de polar SF à la Richard Morgan où l'auteur fait autant parler ses personnages que la poudre. L'action est donc également très présente dans Mimosa et l'auteur nous en met plein la vue lors d'un final particulièrement explosif et jubilatoire où cet univers loufoque va prendre toute son ampleur, que ce soit au niveau de son parti-pris que de ses thématiques. Et pour ne pas nous laisser sur notre faim, l'auteur nous offre quelques annexes bien particulières avec des bonus de DVD et des épilogues traditionnels.   Voilà donc un roman original et en marge de ce qui se fait d'habitude en SF, où l'on trouve des images iconoclastes et des vieilles idoles qui vont probablement ignorer cet hommage tandis que ceux qui pourraient en entendre parler risque de ne pas apprécier. Plus qu'un énorme film de sf hollywoodien, Mimosa est donc un roman hors norme, mais aussi une lecture qu'on a du mal à arrêter une fois plongé dedans.   Stegg Psychovision