C’est avec un plaisir certain que j’ai dévoré ce roman.

Bordage - Wang - BibliBlog
Article Original

L’histoire se déroule en 2212. Le monde a été coupé en deux parties séparées par un rideau magnétique infranchissable. D’un côté, il y a l’Occident mystérieux, et de l’autre tout le reste, c’est-à-dire la République Populaire Sino-Russe (RPSR) gouvernée par une terrible mafia appelée Néo-triade, la Grande Nation de l’Islam (GNI) et les Sudam(éricains). Au début de l’intrigue, nous suivons Wang, un adolescent de 17 ans qui a eu maille à partir avec les Néo-triades auxquelles il doit de l’argent. Grand-maman Li, sa seule famille, vieille femme pleine de sagesse, lui conseille de passer de l’autre côté du rideau qui s’ouvre une fois par an.

Évidemment, on se demande bien ce qu’il y a derrière… Les rumeurs les plus folles circulent sur ce qui peut bien exister en Occident. Ce qui n’empêche pas des milliers de personnes de se presser chaque année vers la porte pour échapper à la misère, au froid, à la corruption etc. même sans savoir ce qui les y attend. Wang va-t-il réussir à franchir le rideau ? Comment ? Quel sort l’attend derrière ? Non, je ne vous dirai rien ! Même sous la torture !

C’est avec un plaisir certain que j’ai dévoré ce roman. D’abord, l’intrigue est très prenante : Bordage sait ménager le suspense, nous plonge dans la tête du héros qui avance à l’aveugle mais se montre courageux et curieux. Ensuite, l’écriture est vraiment très agréable, fluide, élégante. Enfin, la vision du monde futur de Bordage est très intéressante. Sur certains aspects, Bordage avait vu juste et la critique de notre monde d’aujourd’hui transparaît dans son roman. En effet si on va jusqu’au bout de la logique de certains aspects d’aujourd’hui comme par exemple le fait de vouloir avoir toujours des sensations de plus en plus fortes, de faire preuve de racisme, d’avoir des relations avec autrui plus virtuelles que réelles etc., on se dit que le monde futuriste imaginé par l’écrivain pourrait presque devenir réalité. Et là, franchement, ça fait peur !!

« — J’ai du mal à croire que les hommes aient atteint un tel niveau de cynisme ! — Je ne te parle pas d’hommes mais de multinationales, de machines économiques conçues pour générer des bénéfices, d’une logique implacable d’où est exclue toute notion d’humanité. Philanthropie et profit ne font pas souvent bon ménage… »

Cela dit, Wang découvre aussi l’amitié au cours du roman, une amitié qui précisément abolit les frontières entre les ethnies, les religions etc., ce qui donne tout de même un peu d’espoir dans un monde si sombre. J’ai apprécié que tout ne soit pas noir. C’est donc une dystopie très bien menée et qui m’a évidemment donné envie de lire la suite un jour. 

- Sandra, le 9 mars 2018

Publié le 13 janvier 2019

à propos de la même œuvre