Cette réécriture queer teintée de réalisme magique de Gatsby le magnifique est somptueuse.
J'ai lu le roman de F. Scott Fitzgerald il y a bien longtemps et je ne pensais pas éprouver autant de plaisir en me replongeant dans cette histoire, cette fois racontée par Jordan Baker et non plus du point de vue de Nick Carraway.
Si l'on se réfère à l'œuvre originale, le personnage de Jordan Baker est décrit comme un personnage secondaire dont les seules caractéristiques sont d'être golfeuse professionnelle et l'amie de Daisy ; dans cette version, l'autrice Nghi Vo la transforme en jeune femme sûre d'elle, libre et ambitieuse.
D'origine vietnamienne, elle aurait été adoptée par une jeune New Yorkaise issue d'une famille de la haute société, ce qui permet à l'autrice d'introduire la notion de discrimination que subit Jordan, la mettant en scène dans une époque emplie de doutes, mais aussi de fêtes grandioses, de Speakeasy, d'ivresse et d'une certaine insouciance qui pousse à vendre son âme au diable par le biais d'une boisson démoniaque.
Époque dans laquelle le personnage principal est ancré, tout en ayant ce pas de côté permanent qui lui permet de porter un regard critique sur la société qui l'entoure.