Nicolas Verdan nous raconte une Grèce percutée par les crises économiques et migratoires.

Le Mur grec - Libération
Article Original

Jeudi polar : plongée dans les tréfonds d’Athènes

Avec deux romans très différents, Nicolas Verdan et Makis Malafékas nous racontent une Grèce percutée par les crises économiques et migratoires.

On est à Athènes, en décembre 2010. La Grèce subit une des pires crises économiques de son histoire et voit affluer à ses frontières des milliers de migrants fuyant la misère et la guerre. Un vieux flic au nom improbable, Agent Evangelos (oui, Agent est bien son prénom, il nous a fallu quelques pages pour nous y habituer), s’apprête à partir retrouver sa fille Andromède qui vient d’accoucher quand la nouvelle lui tombe dessus : la police d’Orestiáda a découvert une tête, sans corps, près de l’Eros, un bordel pour soldats fréquentés par des agents de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières.

Pour Agent Evangelos, c’est la tuile. Il est proche de la retraite et préfère traîner au Batman, son bar préféré, que courir après les coupeurs de têtes. Mais le sujet des migrants est sensible. «Plusieurs pays européens, comme la France, accusent la Grèce de laisser passer trop de migrants le long de sa frontière avec la Turquie. Le président Nicolas Sarkozy a même dit qu’un pays qui avait des difficultés à contrôler ses frontières devrait être exclu de l’espace Schengen.» Alors une décapitation dans une zone militaire, à la frontière gréco-turque, voilà de quoi lui faire passer de très mauvaises nuits.

 
Publié le 17 novembre 2022

à propos de la même œuvre