Clara n’a que 12 ans quand ses parents meurent dans un accident de voiture. Le corbeau lui avait annoncé cette mort mais Clara, au nom du carthésianisme scientifique de son éducation, a négligé les « signes ».
Elle est confiée à son Oncle Antoine, doux illuminé, et sa femme, Bébé, une peintre mystérieuse que Clara met des jours à rencontrer.
Entre le fils d’une des sœurs de Bébé, les deux sœurs de celle-ci et leur esprit fantasque, Clara va découvrir les fantômes de ses ancêtres et le monde des fées, surtout quand celles-ci enlèvent Bébé…
C’est la période si difficile du passage de l’enfance (le rêve, l’espoir) à celle de l’adolescence qui nous est exposée.
D’autant plus cruelle que Clara doit à la fois grandir, perdre certaines illusions et faire le deuil de ses parents. Alors, se réfugie-t-elle dans une forme de vie rêvée ? Parfois, on ne repère pas la limite entre les rêves et la « réalité », si elle existe.
On a envie de protéger cette encore petite fille qui affronte ses peurs (le noir, la solitude, l’inconnu, les fantômes, le passé), vit ses rêves (une famille, un premier amour, un avenir) et confronte le tout aux mondes des adultes qui eux-mêmes sont doubles.
- le monde du scientifique comme celui de ses parents qu’elle ne veut pas renier,
- et celui des fées, qu’elle cherche à apprivoiser, à la fois pour en faire partie mais aussi pour en avoir moins peur. Car les fées ici ne sont pas toutes de bonnes marraines.
Laquelle des Clara va gagner le combat ? On le saura peut-être dans le volume suivant.
Véronique De Laet, Phénix Web, 12 mai 2009