Il y a de ces rencontres qui se font trop tard. C’est mon cas avec Anne Fakhouri. L’autrice est malheureusement décédée l’année dernière. Je regrette de découvrir son œuvre seulement aujourd’hui. J’ai terminé Le Clairvoyage avec l’irrépressible envie de me jeter sur la suite et découvrir l’ensemble de ses romans. (Trois battements, un silence est également dans ma PAL). Je suis attristée de savoir que son œuvre ne s’étendra plus.

Ce roman m’a fait penser à un mélange entre Alice au pays des merveilles et Coraline, avec l’ajout des fées à la place des fantômes et/ou l’absurdité anglaise d’un Lewis Carroll. De l’absurdité, il y en a pourtant dans ce petit roman, mais elle relève du point de vue enfantin de son héroïne : Clara. Elle a son caractère, elle est intelligente et débrouillarde à la manière d’Alice et Coraline. Ce roman, c’est un petit bijou sur l’enfance : ses premiers amours, son premier deuil, ses doutes et ses peurs, mais surtout ses merveilles et son innocence.

L’autrice revisite le mythe des fées et les caractéristiques qui leur sont associées : les changelings, Puck et Titania du Songe d’une nuit d’été, la nature ambiguë et dangereuse de ces êtres… Anne Fakhouri enchaîne l’apparition de nombreuses créatures. Elle leur apporte de la fraîcheur, un charme qui opère sur moi et me transporte au-delà des brumes. J’ai adoré le caractère double et non fiable de certains personnages, leurs histoires qui se dévoilent au fur et à mesure. Outre l’attachante Clara, j’ai un coup de coeur pour Elisabeth, alias Bébé, personnage que je ne savais comment cerner jusqu’à la dernière page.

C’est une lecture que je vous recommande pour faire vivre la plume angélique d’Anne Fakhouri pendant longtemps encore.