En plus de proposer un univers innovant et parfaitement construit, Andreas Eschbach noue une intrigue qui tient en haleine. Car l’Empereur est tombé depuis 20 ans, alors qui envoie les marchands, qui récoltent les tapis et où vont-ils ? Dans un Empire colossal, en pleine réappropriation de lui-même après des millénaires de despotisme, cette question va devenir centrale. Car pour construire l’avenir, il faut comprendre le passé.

Eschbach - Des milliards de tapis de cheveux - Les pipelettes en parlent
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Andreas Eschbach livre avec Des milliards de tapis de cheveux une œuvre étonnante, de par son originalité et son habile construction, point d’orgue d’une intrigue qui se dénoue peu à peu sous les yeux du lecteur émerveillé.

L’auteur nous présente une société féodale empreinte de traditions profondément ancrées dans le cœur de ses habitants, dont les fondements reposent sur le culte voué à l’Empereur. L’Empereur sans qui le soleil ne saurait briller. Dans cette société, être tisseur est un sacerdoce. De père en fils, des générations entières consacrent leur vie à tisser les plus beaux tapis pour orner le palais de l’Empereur. Des milliards de tapis sont ainsi réalisés avec les seuls cheveux des femmes de leur famille.

En plus de proposer un univers innovant et parfaitement construit, Andreas Eschbach noue une intrigue qui tient en haleine. Car l’Empereur est tombé depuis 20 ans, alors qui envoie les marchands, qui récoltent les tapis et où vont-ils ? Dans un Empire colossal, en pleine réappropriation de lui-même après des millénaires de despotisme, cette question va devenir centrale. Car pour construire l’avenir, il faut comprendre le passé.

La plupart des protagonistes n’ont qu’une vie très courte, puisqu’ils n’apparaissent bien souvent que dans un seul chapitre. Mais c’est en quelques traits précis que l’auteur leur donne vie. Quelques pages lui suffisent pour nous emporter à la suite de ces hommes et de ces femmes prisonniers de traditions ancestrales.

Et c’est un enchevêtrement aussi fin que les tapis tissés par les personnages. Petit à petit l’auteur agrandit son univers, sa perspective. Il prend de la hauteur et nous permet de découvrir l’ampleur d’une machination à la cruauté infinie. Quelques maladresses ne sont pas évitées, mais cela n’atténue en rien la qualité intrinsèque de l’œuvre.
Publié le 22 septembre 2015

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