L’avantage des a priori pas réellement enthousiastes, c’est qu’ils ne peuvent réserver que de jolies surprises. Parce que les zombies, qu’ils soient traités dans le mode horreur ou même science-fiction, comment dire… Sauf que le traitement que leur réserve ici l’auteur en fait tout autre chose. La forme est celle d’un thriller. Le fond, sous des airs de ne pas y toucher, une fine recherche de ce qui définit précisément l’être humain. Pas pour y apporter de réponse mais plutôt, par petites touches, pour que chacun puisse y apporter la sienne propre. En commençant par une petite fille de dix ans qui attend avec impatience les cours de sa maîtresse préférée. Melle Justineau. Celle qui est gentille et raconte de belles histoires. Quoi de plus normal ? Et, comme toutes les petites filles, Melanie rêve du jour où elle sera grande. Peut-être pourra-t-elle enfin voir une vraie ville avec plein de gens ? Parce qu’une petite fille intelligente, si heureuse soit-elle de vivre dans une « base » à l’abri de ces méchants affams qui dévorent les gens, espère bien qu’une fois la situation réglée, elle pourra découvrir le vaste monde. Mais, des conversations qu’elle a saisies au vol, elle a bien compris qu’il fallait attendre. Elle se plie donc volontiers à la routine. Le sergent Parks qui passe chaque matin frapper à sa porte en criant : « Transit ». Son entrée avec une arme, dès qu’elle s’est installée dans son fauteuil, et les deux soldats qui l’attachent, chevilles, mains, cou. Puis la conduite le long du couloir jusqu’à la salle de classe. Les jours de douche, juste après avoir mangé, mais jamais de gâteaux ou de toutes ces choses que les enfants mangent dans les contes. La seule chose un peu triste, c’est quand on vient chercher de petits camarades et qu’ils ne reviennent pas. Tout pourrait donc aller bien et cette petite Melanie est si attachante que Melle Justineau ne peut s’empêcher un mouvement d’affection. Que cela mette en colère le sergent Parks, voilà qui semble bien injuste. Est-ce la raison pour laquelle il viendra la chercher pour l’emmener à son tour et qu’elle rencontre Mme Caldwell, la scientifique de la base ? Une rencontre qui ne se déroulera certainement pas comme celle-ci l’avait prévu, d’autant que cette petite portion de territoire protégée sera l’objet d’un attaque extérieure en règle devant laquelle il n’y aura d’autre ressource que la fuite. Car les cureurs, s’ils ne sont pas contaminés, n’en sont pas moins devenus aussi redoutables que les affams qu’ils poussent en avant comme armes vivantes. Alors fuir devant les premiers dans une contrée peuplée des seconds… C’est pourtant ce que va tenter le sergent Parks accompagné du jeune soldat Callagher. Après tout, n’est-ce pas son devoir d’assurer la sécurité des civils sous sa protection ? Pas qu’il considère Melanie comme telle, à la différence de Melle Justineau, mais il est exclus pour Caldwell de perdre son sujet d’expérience n°1. Une centaine de kilomètres peut-être pour atteindre Beacon, ou même Londres, mais un long chemin, suffisamment long pour perdre son humanité et sa vie ou les trouver. Une lecture qui en vaut la peine et devrait faire sous peu l’objet d’une adaptation au cinéma.   Hélène, Les vagabonds du rêve

Carey - Celle qui a tous les dons - Les Vagabonds du rêve
L’avantage des a priori pas réellement enthousiastes, c’est qu’ils ne peuvent réserver que de jolies surprises. Parce que les zombies, qu’ils soient traités dans le mode horreur ou même science-fiction, comment dire…
Sauf que le traitement que leur réserve ici l’auteur en fait tout autre chose. La forme est celle d’un thriller. Le fond, sous des airs de ne pas y toucher, une fine recherche de ce qui définit précisément l’être humain. Pas pour y apporter de réponse mais plutôt, par petites touches, pour que chacun puisse y apporter la sienne propre.
En commençant par une petite fille de dix ans qui attend avec impatience les cours de sa maîtresse préférée. Melle Justineau. Celle qui est gentille et raconte de belles histoires. Quoi de plus normal ? Et, comme toutes les petites filles, Melanie rêve du jour où elle sera grande. Peut-être pourra-t-elle enfin voir une vraie ville avec plein de gens ? Parce qu’une petite fille intelligente, si heureuse soit-elle de vivre dans une « base » à l’abri de ces méchants affams qui dévorent les gens, espère bien qu’une fois la situation réglée, elle pourra découvrir le vaste monde. Mais, des conversations qu’elle a saisies au vol, elle a bien compris qu’il fallait attendre.
Elle se plie donc volontiers à la routine. Le sergent Parks qui passe chaque matin frapper à sa porte en criant : « Transit ». Son entrée avec une arme, dès qu’elle s’est installée dans son fauteuil, et les deux soldats qui l’attachent, chevilles, mains, cou. Puis la conduite le long du couloir jusqu’à la salle de classe. Les jours de douche, juste après avoir mangé, mais jamais de gâteaux ou de toutes ces choses que les enfants mangent dans les contes.
La seule chose un peu triste, c’est quand on vient chercher de petits camarades et qu’ils ne reviennent pas. Tout pourrait donc aller bien et cette petite Melanie est si attachante que Melle Justineau ne peut s’empêcher un mouvement d’affection. Que cela mette en colère le sergent Parks, voilà qui semble bien injuste.
Est-ce la raison pour laquelle il viendra la chercher pour l’emmener à son tour et qu’elle rencontre Mme Caldwell, la scientifique de la base ?
Une rencontre qui ne se déroulera certainement pas comme celle-ci l’avait prévu, d’autant que cette petite portion de territoire protégée sera l’objet d’un attaque extérieure en règle devant laquelle il n’y aura d’autre ressource que la fuite.
Car les cureurs, s’ils ne sont pas contaminés, n’en sont pas moins devenus aussi redoutables que les affams qu’ils poussent en avant comme armes vivantes. Alors fuir devant les premiers dans une contrée peuplée des seconds…
C’est pourtant ce que va tenter le sergent Parks accompagné du jeune soldat Callagher. Après tout, n’est-ce pas son devoir d’assurer la sécurité des civils sous sa protection ? Pas qu’il considère Melanie comme telle, à la différence de Melle Justineau, mais il est exclus pour Caldwell de perdre son sujet d’expérience n°1.
Une centaine de kilomètres peut-être pour atteindre Beacon, ou même Londres, mais un long chemin, suffisamment long pour perdre son humanité et sa vie ou les trouver.
Une lecture qui en vaut la peine et devrait faire sous peu l’objet d’une adaptation au cinéma.
 
Publié le 23 février 2015

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