Le roman, en optant pour un point de vue inhabituel sur les zombies, permet de renouveler partiellement le genre. Cette originalité permet aussi de se poser des questions sur la façon dont on perçoit le genre humain, la civilisation qu'on a bâtie, sur les réactions qu'on peut avoir vis à vis de ce qui est différent. La fin est à la hauteur de l'ensemble car elle est elle aussi étonnante même si elle m'a laissée un peu dubitative sur l'avenir qu'elle laisse entrevoir. J'ai donc trouvé que c'était une bonne lecture, différente des habituelles histoires de zombies et bien menée, avec ce qu'il faut pour dévorer rapidement ce livre.

Carey - Celle qui a tous les dons - La bibliothèque du Dolmen
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Voilà un roman dont on sait peu de choses quand on lit le résumé et la couverture ne nous guide pas plus. Mais j'en avais eu de bons échos (il était aussi sélectionné pour le prix CEZAM 2016) et j'ai donc foncé, surtout quand j'ai appris qu'une adaptation cinéma était en cours. Au départ, on ne sait pas trop où on est ni ce qui se passe. On découvre le monde à travers les yeux de Mélanie et cette gamine a un univers très limité : sa cellule, la salle de bains commune, la salle de classe. Ses seuls contacts se limitent aux autres enfants comme elle qu'elle ne voit pratiquement qu'en classe, aux moments des repas et aux douches, aux militaires qui l'escortent d'un endroit à un autre et les différents professeurs qui leur font cours. Cela donne une ambiance étouffante, pesante, inquiétante car on est comme Mélanie : on ne sait pas trop ce qui se passe. On apprend certaines choses au compte-goutte, ce que les professeurs veulent bien révéler aux enfants (on apprend ainsi qu'on est en Angleterre, qu'il y a eu une « Cassure », que le monde n'est plus le même, qu'il y a eu des morts). Bon, même si le lecteur reste dans le flou, il n'a pas l'âge de Mélanie et il est facile de se douter de beaucoup de choses … à part qu'on attend d'en avoir la confirmation.
Le roman bascule alors dans l'action (après la contemplation) mais il faut quand même attendre presque 150 pages pour voir cette seconde partie arriver. Et là, la base est attaquée et la fuite commence : un petit groupe de personnes, des militaires, une scientifique, une professeure et bien sûr Mélanie, vont se retrouver sur la route en proie à tous les dangers. Les personnages se révèlent attachants et on a l'occasion de tous les découvrir en détail, ce qui les rend plus humains, avec leurs forces et leurs faiblesses. On va donc avoir des réponses à beaucoup de questions, des explications, de l'action, des moments d'émotion, de peur, de colère, de désespoir mais aussi de la détermination, de l'entraide, de l'amitié et de l'amour.
Si la seconde partie est plus classique et plus prévisible, elle reste intéressante car le roman, en optant pour un point de vue inhabituel sur les zombies, permet de renouveler partiellement le genre. Cette originalité permet aussi de se poser des questions sur la façon dont on perçoit le genre humain, la civilisation qu'on a bâtie, sur les réactions qu'on peut avoir vis à vis de ce qui est différent. La fin est à la hauteur de l'ensemble car elle est elle aussi étonnante même si elle m'a laissée un peu dubitative sur l'avenir qu'elle laisse entrevoir. J'ai donc trouvé que c'était une bonne lecture, différente des habituelles histoires de zombies et bien menée, avec ce qu'il faut pour dévorer rapidement ce livre.
 
Publié le 31 janvier 2017

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