M.R. Carey est le scénariste de X/Men et Four Fantastics. Vous pensez bien, me connaissant pour certains, que ce n’est pas cela qui m’a attiré vers ce roman. C’est plutôt de savoir qu’un projet de cinéma était en cours avec aux commandes, sous la direction de Colm McCarthy (Sherlock et Dr Who) que cela m’a semblé intéressant de le lire... bien qu’il y ait "encore" des zombies, thème qui a envahi depuis quelques années le fantastique, jusqu’à écœurement. Mais voilà enfin un auteur qui fait évoluer le genre ! En effet, ce roman est bien plus un thriller psychologique qu’un roman "terreur/zombie" de plus. Nous suivons donc cinq protagonistes : Melanie, cette petite fille "qui a tous les dons", sa professeur, Melle Justineau, soit les deux gentils, mais aussi la scientifique du camp, Mme Caldwell qui fait des expériences sur ces enfants pas comme les autres, le garde du camps, Parks, une sorte de brute cruelle qui a un grand faible pour Melle Justineau, et Gallagher un adolescent soldat quelque peu perdu, soit les trois méchants. Bien évidemment, au fur et à mesure que nous suivons ces personnages, ils vont montrer des facettes bien plus nuancées de leur personnalité... une sorte de road-movie initiatique pour eux. Le grand atout de cette intrigue, c’est que M.R. Carey ne réduit donc pas ce livre à un roman de genre, ou même un thriller psychologique... on peut aussi parler de réflexion en profondeur sur l’humain en nous. Mélanie, (dans la mythologie grecque : Pandore, celle qui a tous les dons, et qui découvre les secrets...) est en fait une petite fille qui prend conscience qu’une partie d’elle-même est une abominable tueuse, avide de chair humaine, tout comme elle est avide d’affection et d’amour. Toutefois, les quatre autres personnages possèdent aussi une part détestable d’eux-mêmes... ce qui en fait des humains complexes, aux réactions contradictoires tout à fait intéressantes. Il faut saluer l’efficacité avec laquelle l’auteur plante un décor (qu’il distille en fait au fur et à mesure que les péripéties s’enchaînent)... la construction est donc impeccable, sans aucun temps mort. Le style est simple, M.R. Carey allant droit aux évidences, avant de prendre alors le temps d’apporter nuances, subtilités, et surtout une grande humanité poignante à son récit. Nous nous laissons totalement emportés par cette histoire, une belle allégorie sur notre monde en décrépitude où les certitudes sont en train de vaciller. Le talent de l’auteur est d’avoir su mêler tout cela avec habileté et surtout passion... une passion totalement perceptible ! Blue-Moon, Marnie        

Carey - Celle qui a tous les dons - Blue-Moon

M.R. Carey est le scénariste de X/Men et Four Fantastics. Vous pensez bien, me connaissant pour certains, que ce n’est pas cela qui m’a attiré vers ce roman. C’est plutôt de savoir qu’un projet de cinéma était en cours avec aux commandes, sous la direction de Colm McCarthy (Sherlock et Dr Who) que cela m’a semblé intéressant de le lire... bien qu’il y ait "encore" des zombies, thème qui a envahi depuis quelques années le fantastique, jusqu’à écœurement. Mais voilà enfin un auteur qui fait évoluer le genre !

En effet, ce roman est bien plus un thriller psychologique qu’un roman "terreur/zombie" de plus. Nous suivons donc cinq protagonistes : Melanie, cette petite fille "qui a tous les dons", sa professeur, Melle Justineau, soit les deux gentils, mais aussi la scientifique du camp, Mme Caldwell qui fait des expériences sur ces enfants pas comme les autres, le garde du camps, Parks, une sorte de brute cruelle qui a un grand faible pour Melle Justineau, et Gallagher un adolescent soldat quelque peu perdu, soit les trois méchants. Bien évidemment, au fur et à mesure que nous suivons ces personnages, ils vont montrer des facettes bien plus nuancées de leur personnalité... une sorte de road-movie initiatique pour eux.

Le grand atout de cette intrigue, c’est que M.R. Carey ne réduit donc pas ce livre à un roman de genre, ou même un thriller psychologique... on peut aussi parler de réflexion en profondeur sur l’humain en nous. Mélanie, (dans la mythologie grecque : Pandore, celle qui a tous les dons, et qui découvre les secrets...) est en fait une petite fille qui prend conscience qu’une partie d’elle-même est une abominable tueuse, avide de chair humaine, tout comme elle est avide d’affection et d’amour. Toutefois, les quatre autres personnages possèdent aussi une part détestable d’eux-mêmes... ce qui en fait des humains complexes, aux réactions contradictoires tout à fait intéressantes.

Il faut saluer l’efficacité avec laquelle l’auteur plante un décor (qu’il distille en fait au fur et à mesure que les péripéties s’enchaînent)... la construction est donc impeccable, sans aucun temps mort. Le style est simple, M.R. Carey allant droit aux évidences, avant de prendre alors le temps d’apporter nuances, subtilités, et surtout une grande humanité poignante à son récit. Nous nous laissons totalement emportés par cette histoire, une belle allégorie sur notre monde en décrépitude où les certitudes sont en train de vaciller. Le talent de l’auteur est d’avoir su mêler tout cela avec habileté et surtout passion... une passion totalement perceptible !

Blue-Moon, Marnie

 

 

 

 

Publié le 27 octobre 2014

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