On ne présente plus Orson Scott Card, auteur prolifique de SF humaine, à qui l’on doit entre autres le cycle d’Ender ou Les chroniques d’Alvin le Faiseur. Il nous revient avec une nouvelle saga Les mages de Westil,  une aventure de fantasy urbaine en quelque sorte, les dieux vivant parmi nous…   L’histoire se passe de nos jours, au fin fond de la Virginie Occidentale, avec la connotation « plouc » que cela sous-entend. Car la grande famille des North, où les mariages consanguins sont légion, y vivent comme des campagnards va-nu-pieds qui subsistent du produit de leurs fermes. Bref, rien de plus banal… à part le fait que les North sont en fait les descendants de dieux norrois, parachutés sur Terre lorsque le dieu Loki décide de fermer toutes les portes qui mènent à Westil, le monde des dieux ! Voilà qui donne gentiment le sourire. Depuis ce temps-là, les dieux condamnés à l’exil sur Terre, ont vu décroitre leur magie et se sont mis tout naturellement à maudire les portemages, seuls mages capables d’ouvrir les portes entre les mondes. Manque de pot pour Dany, qui se croyait dénué de magie et qui découvre par hasard qu’il est l’un de ces exécrés portemages. Pour vivre, Dany doit fuir…   Comme vous pouvez le constater le pitch de départ est plutôt cocasse, on a rarement vu les dieux présentés sous cet angle ! Le roman annonce dès les premiers chapitres la couleur, c’est de la fantasy urbaine certes, mais surtout un roman d’aventure bon enfant, plein de bons mots et sans prise de tête, on est loin de la fantasy épique. D’ailleurs, il y a peu d’action dans ce premier tome, pas de scènes de bataille à se mettre sous la dent, le propos du livre n’étant pas là. L’univers décrit par Card est très étonnant, il mixe la mythologie nordique avec le monde moderne et rajoute une petite pincée de magie druidique et celtique, avec l’importance de la nature, la création de clant et les affinités avec les éléments ou les animaux. Tout ça est très bien pensé et donne un côté très original à l’œuvre. Bizarrement, même si on peut ranger « La porte perdue » dans les récits de type initiatique, le chemin emprunté par Dany est tellement incongru (il utilise sa magie des portes pour faire des casses et se sort des situations les plus rocambolesques en montrant ses fesses) qu’on n’a pas l’impression de lire toujours le même schéma narratif.   La narration, qui nous est conté à la 3ème personne du singulier, à travers le personnage de Dany, est somme toute prenante et possède un charme certain. Dommage que l’on ne retrouve pas trace de la poésie du cycle d’Ender (moi qui suis fan de la plume de l’auteur), mais les deux romans n’ont vraiment rien en commun, il faut avouer. Ici, on s’amuse surtout des facéties de Dany et des rencontres truculentes qu’il fait sur son chemin (je pense notamment à VV ou à Leslie et ses affinités avec les vaches). Souvent drôle, Dany agace aussi parfois pas son immaturité mais bon, treize ans c’est presque l’âge bête, non ? A découvrir pour se détendre et s’amuser à voir des dieux déchus grimés en rustres paysans.   Verdict : Bonne pioche   Avides lectures

Card - La porte perdue - Avides Lectures
On ne présente plus Orson Scott Card, auteur prolifique de SF humaine, à qui l’on doit entre autres le cycle d’Ender ou Les chroniques d’Alvin le Faiseur. Il nous revient avec une nouvelle saga Les mages de Westil,  une aventure de fantasy urbaine en quelque sorte, les dieux vivant parmi nous…
 
L’histoire se passe de nos jours, au fin fond de la Virginie Occidentale, avec la connotation « plouc » que cela sous-entend. Car la grande famille des North, où les mariages consanguins sont légion, y vivent comme des campagnards va-nu-pieds qui subsistent du produit de leurs fermes. Bref, rien de plus banal… à part le fait que les North sont en fait les descendants de dieux norrois, parachutés sur Terre lorsque le dieu Loki décide de fermer toutes les portes qui mènent à Westil, le monde des dieux ! Voilà qui donne gentiment le sourire. Depuis ce temps-là, les dieux condamnés à l’exil sur Terre, ont vu décroitre leur magie et se sont mis tout naturellement à maudire les portemages, seuls mages capables d’ouvrir les portes entre les mondes. Manque de pot pour Dany, qui se croyait dénué de magie et qui découvre par hasard qu’il est l’un de ces exécrés portemages. Pour vivre, Dany doit fuir…
 
Comme vous pouvez le constater le pitch de départ est plutôt cocasse, on a rarement vu les dieux présentés sous cet angle ! Le roman annonce dès les premiers chapitres la couleur, c’est de la fantasy urbaine certes, mais surtout un roman d’aventure bon enfant, plein de bons mots et sans prise de tête, on est loin de la fantasy épique. D’ailleurs, il y a peu d’action dans ce premier tome, pas de scènes de bataille à se mettre sous la dent, le propos du livre n’étant pas là. L’univers décrit par Card est très étonnant, il mixe la mythologie nordique avec le monde moderne et rajoute une petite pincée de magie druidique et celtique, avec l’importance de la nature, la création de clant et les affinités avec les éléments ou les animaux. Tout ça est très bien pensé et donne un côté très original à l’œuvre. Bizarrement, même si on peut ranger « La porte perdue » dans les récits de type initiatique, le chemin emprunté par Dany est tellement incongru (il utilise sa magie des portes pour faire des casses et se sort des situations les plus rocambolesques en montrant ses fesses) qu’on n’a pas l’impression de lire toujours le même schéma narratif.
 
La narration, qui nous est conté à la 3ème personne du singulier, à travers le personnage de Dany, est somme toute prenante et possède un charme certain. Dommage que l’on ne retrouve pas trace de la poésie du cycle d’Ender (moi qui suis fan de la plume de l’auteur), mais les deux romans n’ont vraiment rien en commun, il faut avouer. Ici, on s’amuse surtout des facéties de Dany et des rencontres truculentes qu’il fait sur son chemin (je pense notamment à VV ou à Leslie et ses affinités avec les vaches). Souvent drôle, Dany agace aussi parfois pas son immaturité mais bon, treize ans c’est presque l’âge bête, non ? A découvrir pour se détendre et s’amuser à voir des dieux déchus grimés en rustres paysans.
 
Verdict : Bonne pioche
 
Publié le 3 avril 2012

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