Walter Jon Williams est un auteur relativement connu de la scène science-fictive anglo-saxonne et L’Atalante nous propose de découvrir son univers à travers son roman Avaleur de mondes. Grandiose, haletant et inspiré me paraissent être des qualificatifs assez représentatifs de ce roman passionnant que je chronique aujourd’hui. Entrons donc dans le vif du sujet…
L’aventure commence comme un roman de fantasy se déroulant dans un désert d’Arabie et de prime abord le lecteur est dérouté par le contraste inattendu entre la couverture et les premiers chapitres. Le seul élément cohérent dans un premier temps reste le personnage d’Aristide qui figure en couverture et dont la description correspond à l’illustration.
Mais bien vite tout rentre dans l’ordre et le lecteur prend part à une aventure grandiose, à la frontière des mondes, là où sont créés les univers électroniques. Alors que l’immortalité est presque devenue un fardeau pour l’Homme il va se trouver confronté à une guerre qu’il n’aurait pu imaginer. Les ficelles d’une machination sans nom vont apparaître au fil des pages et jusqu’au dernier moment le lecteur ne sait pas où l’auteur va l’emmener.
Je suis personnellement un adepte des nouvelles vagues française en matière de littérature de l’imaginaire mais cette fois Walter Jon Williams m’a emmené à la frontière des genres. Il manipule d’ailleurs chacun d’entre eux avec un talent plus que certain qu’il s’agisse de la Science-fiction la plus pure ou bien d’une fantasy débridée.
Le bretteur Aristide va devoir affronter le plus grand danger de sa vie et sauver l’humanité de sa propre perte. Même si cet enjeu scénaristique reste un classique du genre l’auteur parvient à passionner son lecteur, à lui faire parcourir Mithgard en compagnie de son héros, à le faire frémir au rythme des attaques de Tecmessa (l’épée d’Aristide qui a plus de caractéristique que l’on ne pense), bref à l’emmener loin de son quotidien.
Une auteure de science-fiction m’a dit une fois que pour écrire un bon roman de science-fiction il fallait que l’auteur croit à son histoire et que celle-ci apparaisse comme scientifiquement plausible, ou tout au moins défendable. C’est le cas de Walter Jon Williams qui croit plus que jamais à son texte et qui emmène son lecteur sur les traces d’un scénario dramatique qui pourrait être le notre d’ici quelques siècles, qui sait ?…
Deuskin - Mythologica