Wagner - La balle du néant - La Grande Bibliothèque
Temple Sacré de l'Aube
Radieuse (qui se fait appeler Tem) est un Transparent. Dans cette
deuxième moitié du XXIème siècle, certains mutants disposent de talents
surnaturels, et le sien, c'est que les gens (et les banques de données,
aussi) finissent toujours par l'oublier, plus ou moins vite. Être
capable de se fondre dans la masse est un véritable atout pour lui :
détective privé fasciné par ses prédécesseurs littéraires tels que
Nestor Burma, il écume le Paris des années 60 (celles du XXIème siècle,
n'oubliez pas) surtout pour filer des maris volages. Voilà qu'un jour
une jeune femme vient lui soumettre une affaire inhabituelle pour lui :
son frère, éminent scientifique du Centre Européen de la Recherche
Scientifique, a été assassiné dans une chambre où il s'était enfermé
seul. C'est pour Tem une enquête jalonnée de cadavres qui commence...
Il
s'agit là d'un petit livre (au sens de court) fort divertissant. La SF
est somme toute assez peu sensible là-dedans, ne servant pour ainsi dire
que d'un habillage pour une intrigue policière (une énigme de chambre
close). Le héros de cette histoire est certes un mutant disposant d'un
talent supernaturel (ce qui me semble devoir le qualifier pour la
catégorie "super-héros"). Néanmoins, une fois que l'on accepte ce
postulat, il n'y a pas beaucoup de concepts exotiques à saisir. Façon de
ma part pour dire que ce livre est sans doute une bonne façon de
drainer des lecteurs de policier vers la SF. Et ça, c'est bien.
Dans ce livre, l'auteur semble
aussi commencer une esquisse des temps à venir. Exercice fréquent pour
la SF. A ceci près que, plutôt qu'une fresque du lointain futur, Roland
C. Wagner choisit plutôt une fresque du futur proche, à savoir celui qui
nous attend d'ici moins d'un siècle. Un univers aussi bariolé en
cultures que les fringues de Tem le sont en couleurs : jugez-en d'après
la couverture et vous comprendrez pourquoi ça promet...
Le livre se conclut par une courte enquête, S'il n'était vivant,
où le même personnage réapparaît pour tirer un jeune homme crédule
d'une secte d'illuminés (pléonasme ?). Assez convaincant, dans la même
veine que le roman, finissant sur une touche d'humour noir. Voilà un
auteur que je ne regrette pas d'avoir découvert.
Publié le 16 juin 2011