Sans doute nous est-il donc moins nécessaire qu’ailleurs de nous pencher « sur notre passé » comme l’exprimait si métaphoriquement un vieux médecin du siècle dernier.

Coup de tabac - Les Vagabonds du Rêve
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Un nouvel ouvrage de Terry Pratchett, même signé de Melle Félicité Bidel, qui s’en plaindrait ? Sauf que… le résultat me laisse très mitigée.
Avec Coup de tabac, d’ailleurs cité en préambule, l’auteur nous avait présenté cette demoiselle, écrivain se consacrant aux livres pour enfants dont, en particulier, celui traitant du caca dont le petit Sam s’était entiché. D’où le début d’une collection pour le moins originale. Quoi de plus normal pour un si jeune enfant ?
On pourrait donc dire que le propos de Melle Bidel et, partant, de Pratchett est plutôt ambitieux. Il s’agit de rien de moins que lever un tabou fort commun pesant sur les excréments en soulignant leur utilité. À une époque et dans des pays où les simples toilettes vont tellement de soi qu’on commence à peine à prendre conscience de leur rôle dans la santé quand, justement, on n’en dispose pas, le souci est louable. Il en va de même pour le lavage des mains qui n’est plus systématique faute d’être rappelé par une génération dont les oreilles en ont été rebattues au point de le rendre machinal.
Le résultat est un fort joli petit livre relié de toile, tout droit traduit d’une collection qui enchante tous les enfants du Disque-Monde. Un genre de choses délicieusement vintage tant dans la présentation que dans les illustrations.
Bref, l’objet le plus approprié à offrir, par exemple à ses petits-neveux, pour leur anniversaire.
Pour autant, en seront-ils charmés ? Peut-être, du simple fait qu’il faudra le leur lire. Tel quel, il me semble surtout correspondre à un engouement très « mode » pour les jouets anciens. De ceux qui plaisent aux parents car ils leur évoquent des souvenirs mais moins aux enfants qui sont en prise sur leur temps.
Mais peut-être est-ce une question de culture après tout ? Ce que l’on mange est un tel sujet de prédilection au pays de Rabelais que rien de ce qui concerne la digestion ne nous est étranger, jusques et y compris dans le langage courant. Sans doute nous est-il donc moins nécessaire qu’ailleurs de nous pencher « sur notre passé » comme l’exprimait si métaphoriquement un vieux médecin du siècle dernier.

Hélène

Publié le 17 juin 2014

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