Donc l’histoire est assez simple au départ, c’est l’histoire d’Espérance, un vaisseau vivant, un peu comme un ver avec une immense corne, qui parcourt le désert grâce au fluide qu’elle transporte et qui lui fournit l’énergie dont elle a besoin. Les terreux sont les membres de l’équipage. Les vaisseaux sont contrôlés par leur capitaine d’une façon mystérieuse, et le pouvoir de contrôle se transmet de père en fils/fille. Orso est un terreux, un bosco (c’est un terme de marin qui signifie un maître de manoeuvre), sa tâche est d’assurer la cohésion entre les membres de l’équipage, et il n’hésite pas à employer la manière forte pour cela. Depuis plusieurs jours il suit l’avancée d’un corriace garçon qui suit Espérance, à bout de forces. Après l’avoir sauvé des griffes des charognards, Orso découvre que le garçon, qu’il prénomme Izaïn, est un garçon très spécial… Ce garçon va donc être un mystère que tout le monde va chercher à percer. L’immersion dans l’histoire se fait en douceur et facilement, sans incompréhension, c’est en même temps simple et efficace, car on entre vraiment dans l’histoire. Le seul reproche que j’aurais à faire à ce niveau là, c’est les zones d’ombre au niveau des personnages, on ne nous les décrit pas et ils ne sont généralement pas très complexes, des pans entiers de leur personnalité ne nous sont pas dévoilés, et c’est aussi le cas du vaisseau vivant, dont on se fait une image seulement par la couverture… Mais le vaisseau a-t-il des pattes ou rampe-t-il comme un serpent ? Mais c’est du jeunesse et c’est donc facilement excusable. Le style en lui même est simple et bien étudié, à la troisième personne et au passé. Mais il suffit et c’est justement ce qui fait que le livre est si prenant. On passe d’un personnage à l’autre, à l’intérieur même de chaque chapitre, et souvent, on en veut presque à l’auteur car c’est au moment le plus crucial et l’on avale donc les parties suivantes, pour enfin retrouver la suite qui nous avait été enlevée. L’intrigue quand à elle, évolue peu à peu, par intermittence. Là où l’on croit que le chemin principal a été fixé, le récit s’engage d’un coup dans un chemin intermédiaire qui devient le principal au bout d’un moment. L’histoire d’Izaïn passe donc au second temps pendant une très grande partie du récit. On n’est jamais largué dans le récit, tout est amené souplement et même si les rebondissements sont assez prévisibles, on ne peut pas s’en plaindre parce que l’auteur réussit à nous tenir en haleine jusqu’au moment où il faut tout dévoiler.
Bartimeus