Le pétrole va manquer sur la terre. Le plus grand champ pétrolifère d'Arabie saoudite s'assèche progressivement. Dans ce difficile contexte, Karl Walter Block, un vieil autrichien, technicien de génie, affirme que, grâce à une méthode de prospection révolutionnaire, il sait comment trouver du pétrole là où on en a encore pas trouvé. La découverte de pétrole en plein États-Unis va donner confiance aux investisseurs. Pour profiter de cette manne, Marcus Westermann, qui a pour seul désir de réussir, s'associe avec Bloch. Andreas Eschbach décrit la fin d'une civilisation basée sur un pétrole bon marché. Un vrai roman fleuve, puisque la nouvelle parution d'Andreas Eschbach compte 763 pages. Le début est construit de façon assez classique : plusieurs destins séparés dont on découvre, très progressivement, les liens communs. Cette description est pleine de détails et de mouvement. On ne s'y embête pas. Par petites touches, on apprend à connaître les différents protagonistes du récit. Bien sûr, les trajectoires finiront par se croiser pour former une grande histoire. Pas de SF ici, le livre s'appuie sur de nombreux rappels historiques qui donnent au roman, une solide référence : ainsi la description de Yalta mais également des entrevues secrètes entre Roosevelt et Ibn Saoud ou encore le canal de Panama. La recherche du pétrole mais aussi l'économie liée à ce produit sont étudiées dans tous les détails. C'est indéniable, il y a là un joli travail de documentation et de rendu d'un contexte qui enrichit ce livre. J'ai aimé les destins très humains de certains des personnages. Ainsi Dorothea qui, pour ne pas voir mourir son village, montera une épicerie : à travers ce commerce, elle apprendra à connaître la population du village, mais aussi elle même, puisqu'elle ne se croyait guère capable de mener à bien cette entreprise. Face au monde moderne, la tradition pointe son nez : Dorothea apprend les secrets de son activité en découvrant dans un vieux cahier, les conseils d'une ancienne commerçante. Une vraie transmission. Ainsi également Marcus et Keith qui apprennent à vivre dans la forêt. Au final, les personnages ont tous des destins très différents ce qui donne une vraie saveur au livre. La fin du pétrole leur donne l'occasion de redécouvrir d'anciennes richesses. Au final, j'ai aimé cette dernière livraison d'Andreas Eschbach, sur une question que l'on devrait probablement se poser assez rapidement. Le livre a reçu le prix Kurd-Laßwitz, distinguant les meilleures ouvrages de SF germanophone. Marc Suquet

Eschbach - En panne sèche - Mauvais genres
Le pétrole va manquer sur la terre. Le plus grand champ pétrolifère d'Arabie saoudite s'assèche progressivement. Dans ce difficile contexte, Karl Walter Block, un vieil autrichien, technicien de génie, affirme que, grâce à une méthode de prospection révolutionnaire, il sait comment trouver du pétrole là où on en a encore pas trouvé. La découverte de pétrole en plein États-Unis va donner confiance aux investisseurs. Pour profiter de cette manne, Marcus Westermann, qui a pour seul désir de réussir, s'associe avec Bloch.

Andreas Eschbach décrit la fin d'une civilisation basée sur un pétrole bon marché. Un vrai roman fleuve, puisque la nouvelle parution d'Andreas Eschbach compte 763 pages. Le début est construit de façon assez classique : plusieurs destins séparés dont on découvre, très progressivement, les liens communs. Cette description est pleine de détails et de mouvement. On ne s'y embête pas. Par petites touches, on apprend à connaître les différents protagonistes du récit. Bien sûr, les trajectoires finiront par se croiser pour former une grande histoire.

Pas de SF ici, le livre s'appuie sur de nombreux rappels historiques qui donnent au roman, une solide référence : ainsi la description de Yalta mais également des entrevues secrètes entre Roosevelt et Ibn Saoud ou encore le canal de Panama. La recherche du pétrole mais aussi l'économie liée à ce produit sont étudiées dans tous les détails. C'est indéniable, il y a là un joli travail de documentation et de rendu d'un contexte qui enrichit ce livre.

J'ai aimé les destins très humains de certains des personnages. Ainsi Dorothea qui, pour ne pas voir mourir son village, montera une épicerie : à travers ce commerce, elle apprendra à connaître la population du village, mais aussi elle même, puisqu'elle ne se croyait guère capable de mener à bien cette entreprise. Face au monde moderne, la tradition pointe son nez : Dorothea apprend les secrets de son activité en découvrant dans un vieux cahier, les conseils d'une ancienne commerçante. Une vraie transmission. Ainsi également Marcus et Keith qui apprennent à vivre dans la forêt. Au final, les personnages ont tous des destins très différents ce qui donne une vraie saveur au livre. La fin du pétrole leur donne l'occasion de redécouvrir d'anciennes richesses.

Au final, j'ai aimé cette dernière livraison d'Andreas Eschbach, sur une question que l'on devrait probablement se poser assez rapidement. Le livre a reçu le prix Kurd-Laßwitz, distinguant les meilleures ouvrages de SF germanophone.

Marc Suquet

Publié le 24 juin 2013

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