Simone Buchholz nous captive en seulement 200 pages, avec une économie des mots qui leur donne une énergie qui vous emporteront autant qu'ils attiseront votre envie de lire le prochain.

Béton rouge - Radio Cité Vauban
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Le temps de la plainte et du manque de réaction est révolue. Certaines personnes ne supportent plus d'être remisées plus bas que Terre pour des raisons de conditions sociales, parce que je n'avais pas les moyens d'adopter les codes de l'époque? pour entrer dans la norme. Ce harcèlement qui nait souvent dans les cours d'école va laisser souvent des traces indélébiles chez le harcelé, la douleur y sera ancrée et bien présente dans sa chair ou son esprit et peut avoir des conséquences bien des années après les faits. C'est ce qu'illustre Simone Buchholz dans Béton rouge, son dernier livre traduit en français.
Chastity Riley est toujours procureure à Hambourg. L'histoire démarre avec Chastity, témoin d'un délit de fuite avec un cycliste renversé par une voiture. La police prend en charge la victime, elle ne s'attarde pas car elle est sollicitée pour une étrange affaire. On a retrouvé un homme encagé et laissé dans la rue, livré aux agissements triviaux des passants. Dans la cage, Tobias Rosch, DRH d'un grand groupe de presse. Ce n'est pas courant ce genre de situation. Riley va s'associer avec Ivo Stepanovic, un nouveau collègue des Affaires spéciales. Et elle est bien spéciale cette affaire, surtout quand une autre cage va être découverte...

Un an après avoir laissé Chastity Riley à Sankt Pauli, son quartier à Hambourg, l'autrice Simone Buchholz la remet sur les rails, toujours dans la ville portuaire, mais avec une affaire bien différente, les histoires sont bien loin d'une simple partie de bondage qui aurait mal tourné. Sans dévoiler l'intrigue, Béton rouge nous entraîne à sa façon sur le terrain des classes sociales mais aussi sur le thème du bouc émissaire, harcelé quotidiennement par une bande d'écervelés se sentant supérieurs à celui qui serait plus faible, ou différent, ou les deux.
Simone Buchholz n'a rien perdu de son talent pour dépeindre les côtés borderline de son personnage fétiche, jamais contre un dernier verre ou un partenaire d'un soir à son goût dans le plus simple appareil. Elle trouve une autre association avec Stepanovic, bien différente de celle avec Calabretta ou Klatsche. Le style et le découpage des chapitres sont assez nerveux et surprenants. Béton rouge est du même acabit que Nuit bleue, c'est la recette et on en redemande. Simone Buchholz nous captive en seulement 200 pages, avec une économie des mots qui leur donne une énergie qui vous emporteront autant qu'ils attiseront votre envie de lire le prochain.

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Publié le 4 mars 2022

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