La Longue guerre fait suite à un roman qui fut un coup de cœur pour moi l’année dernière : La Longue Terre. Fruit de la collaboration entre deux géants de la littérature fantastique, Stephen Baxter et mon chouchou Terry Pratchett, l’histoire nous embarque dans une dystopie où le monde voit sa face changer lorsque les hommes découvrent des mondes parallèles, vierges et illimités, dans lesquels ils pourront assouvir leurs désirs et montrer leurs qualités de pionniers. Dans le premier tome, j’avais été fascinée par cette idée simple mais magnifique d’une possible remise à zéro de notre monde. Finis les entassements, les tensions liées aux terres : tout est réglé en un simple pas de côté qui donne accès à l’Aventure … Dans chaque monde, des colonies se sont donc constituées et les hommes reconstituent de petites villes, réinventent les technologies et vivent (presque) en paix.
"Nous vivons de chasse et de pêche tout en construisant des vaisseaux interplanétaires. Nous sommes une tribu de chasseurs-cueilleurs avec un programme spatial !"
Le deuxième tome laissait présager que cette paix n’allait pas durer. Nous retrouvons la Longue Terre dix ans plus tard : les colonies ont essaimé, et les tensions commencent à revenir, non pas entre les hommes mais entre ces derniers et les Trolls, race serviable et robuste. Petit à petit se déroule le même type d’exactions que pendant l’esclavagisme américain : discriminations, sévices, etc. C’est là que Josué Valienté, héros du précédent tome, revient pour aider à la bonne entente entre ces peuples … Mais s’il est important, il n’est plus le personnage central. En effet, ce deuxième tome confirme une tendance du premier, qui est l’impression que le récit est composé d’une myriade de nouvelles, où les personnages se croisent parfois mais sans réellement interagir. En fait les deux auteurs font davantage œuvre de bâtisseurs de monde que de romanciers. Les rebondissements ne sont pas légion, mais la profondeur de l’intrigue pallie ce manque. Une fois que c’est acquis dans l’esprit du lecteur, ça roule tout seul. Parce que leur monde tient merveilleusement bien la route et fait rêver.
Je me suis donc laissée encore une fois embarquer par leur plume, même si on y reconnaît beaucoup plus celle de Baxter que celle de Pratchett (que je soupçonne de servir uniquement de faire-valoir sur la couverture), alors que la construction rappelle la narration complexe de certains volumes des Annales du Disque-Monde. En bref un roman qui tient vraiment la route et dont il me tarde de découvrir le troisième opus …
Merci aux éditions de l’Atalante qui m’ont permis de découvrir ce deuxième roman …
Missbouquinaix