L'érudition de l'auteur est au-dessus de tout éloge, sans jamais être lassante, car il a le talent de créer les personnages aussi crédibles qu'improbables pour la distiller.

Les Chroniques de l'Imaginaire
Dans l'Histoire du monde où nous vivons, Alexandre le Grand est mort à trente trois ans, foudroyé à Babylone en pleine gloire. Dans l'histoire que nous raconte Javier Negrete, un médecin providentiel arrive à point nommé, clame que le roi vient d'être empoisonné, et l'arrache à la mort.

Six ans plus tard, ayant presque cessé de boire, et bien mûri ses plans, Alexandre tourne enfin son regard vers l'Italie. Il sait bien que, face à lui, il y a Rome, mais il ne peut imaginer combien cet ennemi est différent des autres.

L'aspect uchronique de l'histoire est bien marqué, avec un point de divergence très identifié. Toutefois, ce n'est pas vraiment une uchronie qu'écrit Negrete puisque, ayant recréé Alexandre le Grand et ses Compagnons, il se borne à prolonger leur vie commune. En effet, le roman ne couvre que peu de temps après la mort "connue" d'Alexandre, et on ne voit donc pas les effets de cette durée de vie accrue sur le monde et la civilisation.

L'érudition de l'auteur est au-dessus de tout éloge, sans jamais être lassante, car il a le talent de créer les personnages aussi crédibles qu'improbables (l'autiste génial Euctémon est une trouvaille extraordinaire !) pour la distiller. De ce fait, on ne s'ennuie pas une seconde en lisant ce copieux roman, où il ne se passe pas grand-chose tout en donnant au lecteur l'impression que l'action ne s'arrête jamais. Pour les curieux, l'index des personnages et les cartes sont bien faits et fascinants. Et la fin laisse à penser que ce roman très maîtrisé pourrait bien attendre une suite.

Mureliane, Les Chroniques de l'Imaginaire, le 24 Juin 2009
Publié le 26 juin 2009

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