Roman foisonnant mais érudit que celui-ci.
On suit donc, d’un côté, le
chemin de Nestor, cet étrange médecin qui a tout oublié de son passé
et, de l’autre, celui du conquérant, troublé par la maladie et, aussi,
par les présages que semble annoncer Icare, une extraordinaire comète
rougeoyante qui pourrait bien amener la fin de ce monde, sinon du monde.
Au
final, on pourrait réduire le propos à la préparation de la guerre,
dans les deux camps, qui culminera dans une rencontre sanglante au pied
du Vésuve. Ce serait faire bon marché des extraordinaires rencontres
qui nous attendent au coin des pages. L’on y croise aussi bien le Roi
du Bois qu’Aristote et, chez les Macédoniens comme chez les Romains,
tant de personnages fidèles ou traîtres, complexes et tellement
humains, tant de premier plan que secondaires, que l’on ne peut éviter
de s’attacher à eux.
Si Negrete nous laisse quelque peu dans
l’imprécision sur le cas « Nestor », il n’en fait pas moins partie des
auteurs « marquants » qui mêlent avec talent le sens historique,
l’uchronie et la fantasy. Pas toujours de façon égale d’ailleurs, mais
j’aurais tendance à classer ce livre-ci parmi ses meilleurs. Quant à
l’issue de cette confrontation et à ce que contenaient les Livres
Sibyllins, je vous laisse le plaisir de le découvrir.