Marillier - Enfant de la prophétie - L'étrange bibliothèque de Calenwen
Je n’ai pas trop traîné à lire ce dernier tome (en deux volumes),
Enfant de la prophétie,
qui se démarque un peu des deux précédents. D’ailleurs si vous ne les
avez pas lu, passez votre chemin parce que je ne vois pas comment je
pourrais ne pas vous spoiler le contenu dans mon résumé !
L’héroïne narratrice est la jeune Fainne, fille de Ciarán le druide (le
demi-frère de Sorcha pour ceux qui ne suivraient pas) et de Niam, soeur
de Liadan (pour ceux qui ne suivraient pas non plus). D’ailleurs
j’aurais pu faire une thématique inceste en janvier, je ne trouvais que
ça dans les romans que je lisais !
Elevée par son père dans un lieu isolé au bord de la mer, initiée aux
arts du druidisme et de la sorcellerie, Fainne se retrouve un jour
obligée par sa sorcière de grand-mère à traverser tout Erin pour se
rendre à Septenaigue, afin de découvrir et de mettre à mal les plans de
sa famille.
Le fait d’être du côté des « méchants » renouvelle agréablement la
série. Bien sûr Fainne n’est pas franchement mauvaise (c’est sa
grand-mère qui lui force la main), mais l’idée d’un personnage qui n’est
pas forcément un enfant de chœur (contrairement à Sorcha et Liadan) est
assez rafraichissant.
En fait, Fainne est un personnage difficile à aimer : peu assurée, elle
commet des tas d’erreurs, elle est absolument inapte au contact avec
autrui, à tel point qu’entourée de gens prêts à tout pour elle soit elle
les ignore, soit elle leur fait du mal.
Mais du coup j’ai beaucoup apprécié ses nuances et son imperfection, ses
doutes, son inaction quasi-totale pendant les trois quarts de
l’histoire (sauf pour faire des âneries), cela renouvelle bien la série.
Comme toujours, on est très vite happé par l’atmosphère assez magique de
cette Irlande rêvée, et par une narration très prenante, si bien que
les deux volumes se dévorent presque littéralement. L’auteure rattache
les fils laissés en suspens dans Sœur des cygnes et Fils de l’ombre,
ramène à peu près tous les personnages connus sur le devant de la scène
(quand ils ne sont pas morts), et offrent une belle conclusion à cette
fantasy irlandaise.
Bien sûr, c’est parfois un poil trop guimauve (non sincèrement, si les
Darragh existaient en vrai, ça se saurait non ?) et la fin est presque
trop gentille, mais la balade est très plaisante comme toujours, avec
une petite différence sur le caractère de l’héroïne qui redonne un coup
de neuf à l’ensemble. Si vous avez lu les deux histoires précédentes,
vous n’aurez donc aucun mal à aimer celle-là.
En petite conclusion, je relèverais juste que Benjamin Carré, l'auteur
de ces couvertures, est vraiment un trésor national, parce que lorsqu'on
compare les éditions des différents pays
sur le site de l'auteure, y'a pas photo sur laquelle est la plus belle !
Calenwen
Publié le 28 février 2012