Les Chroniques de l'Imaginaire

Fainne a grandi dans le sud-ouest de l'Irlande, dans le Kerry. Sa mère s'est suicidée alors qu'elle n'était encore qu'une très jeune enfant, et son père l'a donc élevée seul. Ils vivent isolés des autres habitants du village, dans une habitation troglodytique, car ils sont faits d'un bois différent : ce sont des sorciers. Ciaran, le père de Fainne, l'entraîne quotidiennement afin qu'elle maîtrise son art. Son seul ami est Darragh, un romanichel qui vient chaque année passer l'été dans le Kerry avec sa famille, avant de retourner en Ulster. Les mois s'écoulent ainsi pour Fainne, exercice de magie après exercice de magie, en attendant de pouvoir retrouver son ami le temps de quelques semaines.

Fainne apprend durant son apprentissage pourquoi son père et elle vivent si loin du reste de leur famille, maîtres du domaine de Septenaigue, au nord de l'Irlande. Ciaran et Niam, la mère de Fainne, étaient tombés amoureux. Mais personne n'avait jamais révélé à Ciaran ses réelles origines, qui ne pouvait se douter que Naim était sa nièce. Les deux amoureux s'étaient donc échappés pour ne jamais revenir. Ciaran estime pourtant qu'il est temps pour Fainne de faire connaissance avec sa famille, et c'est là qu'intervient la méchante de l'histoire, la grand-mère de Fainne, qui ne lui avait jamais rendu visite jusque là. La mère de Ciaran avait semé la zizanie au sein de la famille en usant de son charme, créé de toutes pièces par sa magie. Répudiée, elle cherche maintenant à se venger en contrecarrant les projets des Septenaigue, qui doivent reprendre les Îles aux Britons s'ils veulent que leur forêt, demeure du Peuple des Fées, survive. Son instrument sera Fainne.

Enfant de la prophétie s'apparente à un roman d'initiation. Fainne doit non seulement apprendre les techniques magiques enseignées par son père, mais aussi les techniques de séduction de sa grand-mère, afin de s'attirer les faveurs de potentiels alliés mâles utiles à son entreprise. Dans le même temps elle doit jongler entre sa volonté de ne nuire à personne et sa soumission vis-à-vis de son impitoyable grand-mère, qui menace régulièrement la vie des gens que Fainne aime dès qu'elle n'agit pas dans son sens. Elle se forge donc une carapace et s'efforce de garder ses distances avec les Septenaigue, et aussi Darragh, son bien-aimé qu'elle repousse en permanence pour le protéger. Cette épée de Damoclès présente en permanence au-dessus de Fainne est ce qui donne réellement de la consistance à ce roman. Le lecteur ressent une réelle empathie pour Fainne, constamment tiraillée entre sa mission de sabotage et son envie de faire le bien.

L'intrigue elle-même est assez linéaire. Il n'y a pas foison de personnages et de sous-intrigues comme souvent dans les romans de fantasy. Ici chaque évènement se succède sans grosse surprise, plutôt lentement, car le récit fait la part belle à l'introspection, mais ce n'est pas un désavantage. Cela produit une lecture agréable, facile, d'autant que le vocabulaire employé est simple. Une lecture tout à fait adaptée à un public adolescent, ou pour une première approche de la fantasy. A noter que cette série peut se lire indépendamment de la trilogie de Septenaigue dont elle forme la dernière partie.

Natiora

 

Publié le 22 décembre 2011

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