(...) Avertissement : cette critique est susceptible de contenir des informations révélatrices de l’intrigue. Merci de ne pas lire si vous désirez découvrir le livre entièrement par vous-même. Au tout début de ma lecture, j’ai trouvé ce livre vraiment déroutant. Disons que, quand je commence un nouveau livre, j’ai toujours une appréhension majeure : vais-je apprécier le style de l’auteur ? C’est en quelque sorte une barrière invisible qui a tendance à s’imposer comme obstacle entre moi et le prochain livre que je désire lire. Et disons que le style de l’auteur, s’il n’est pas original au point de vous perdre, reste néanmoins assez singulier par moments, et vous amène à relire certaines lignes, voire certains passages pour saisir tous les sens (notez le jeu de mot, les sens, l’essence…) des mots. De plus, je dirais qu’il faut un peu s’accrocher au début pour la lecture : autant le premier chapitre lance de suite le ton du livre et nous plonge directement dans l’intrigue, autant les chapitres suivants sont un peu mous… Certains auraient d’ailleurs pu être regroupés en un seul, car ce livre fonctionne majoritairement sur un système de “chapitre-révélations”, c’est-à-dire que le chapitre va se clore quand la dernière phrase aura délivrée une information essentielle. Seulement, certaines informations dites essentielles sont en réalité plutôt dérisoires et semblent plus servir de prétexte pour terminer le chapitre, tournant parfois limite au ridicule ce système. Je dirais donc que le premier cinquième du bouquin peine à convaincre le lecteur et l’amène difficilement à profiter de l’intrigue, la faute à des révélations creuses, des personnages peu travaillés et une intrigue un peu redondante. Cependant, une fois les 70 premières pages – approximativement – lues, le livre change totalement d’ambiance : les personnages – notamment Paige et Bethany – sont incroyables de charisme et évoluent tout au long du livre d’une manière assez surprenante : tantôt on a l’impression qu’ils sont figés, et à un autre moment, ils font un bond psychologique énorme. Certains passages illustrent bien mon propos, notamment les moments d’action et de suspense, durant lesquels les personnages sont confrontés à un dilemme énorme dans un temps très réduit : leur personnalité intérieure, enfouie se réveille et se manifeste pour qu’il parvienne à survivre. C’est assez impressionnant, et vraiment passionnant. L’intrigue, quant à elle, est vraiment un des points forts du livre. Le parallèle entre le futur et le présent est vraiment bien mené, et il est intéressant de servir du portail entre les deux moments pour fuir une époque, ou alors pour se rendre à certains endroits inacessibles à une époque, et pas dans l’autre. On regrettera toutefois un manque d’explications pour ceux n’ayant pas lu le premier livre de l’auteur, L’Entitée 0247, notamment concernant La Brèche et Ville-Frontière. On est donc au début un peu déstabilisés par ce massage d’informations toutes nouvelles en tant que lecteur fraîchement débarqué, mais au fil de la lecture, on finit par s’y faire et comprendre certaines choses, indiquées implicitement. Le livre est réparti entre diverses catégories plutôt faciles à identifier : les moments de calme (description des lieux notamment, mais aussi les pensées des personnages), les moments d’action (rythme beaucoup plus vif, pensées des personnages emmêlées pour renforcer l’immersion) et les moments de suspense (révélations, phrases courtes et chocs). Patrick Lee parvient à alterner de façon limpide et sans redondances ces trois moments, qui viennent tantôt bercer le lecteur, tantôt le faire s’accrocher au livre, le tout en le contentant toujours. Mais, vous savez, ce qui m’a particulièrement frappé dans ce livre, c’est avant tout l’ambiance, surtout dans le futur. Le présent est en quelque sorte notre présent : grouillant de vie, les hauts immeubles propres et entretenus, les personnes actives qui défilent dans les rues sans jamais s’accorder un regard, et en face, on trouve un contraste énorme : le futur, soit 70 ans plus tard. Une terre de désolation, des immeubles qui menacent de s’effondrer, plus aucune présence humaine et une végétation qui a pris le dessus sur l’homme. L’ambiance du futur fait clairement froid dans le dos, et il m’est arrivé – juste pour le plaisir – de relire certains passages plusieurs fois afin d’en saisir toute l’essence et de m’imprégner de toute l’ambiance. Pour l’anecdote, durant les passages dans le futur, j’écoute en même temps l’album Relaxation de Zazie : des musiques instrumentales qui retranscrivent parfois bien l’ambiance du livre (contrairement au titre donné à l’album). En clair, ce livre est un véritable coup de coeur. Je n’en reviens toujours pas de ma lecture, et j’ai vraiment apprécié ce côté “science-fiction, mais pas trop”, afin de ne pas perdre le lecteur et, surtout, de l’immerger complètement dans l’histoire : après tout, elle se passe à notre époque… en partie. Pour ceux qui se jeteront dans la lecture de cet incroyable roman, je vous souhaite de ressentir toutes les émotions que j’ai eu, et de pouvoir profiter pleinement de ce moment de détente. Clementh Clementh.net  

Lee - Le pays fantôme - Clementh.net

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Avertissement : cette critique est susceptible de contenir des informations révélatrices de l’intrigue. Merci de ne pas lire si vous désirez découvrir le livre entièrement par vous-même.

Au tout début de ma lecture, j’ai trouvé ce livre vraiment déroutant. Disons que, quand je commence un nouveau livre, j’ai toujours une appréhension majeure : vais-je apprécier le style de l’auteur ? C’est en quelque sorte une barrière invisible qui a tendance à s’imposer comme obstacle entre moi et le prochain livre que je désire lire. Et disons que le style de l’auteur, s’il n’est pas original au point de vous perdre, reste néanmoins assez singulier par moments, et vous amène à relire certaines lignes, voire certains passages pour saisir tous les sens (notez le jeu de mot, les sens, l’essence…) des mots.

De plus, je dirais qu’il faut un peu s’accrocher au début pour la lecture : autant le premier chapitre lance de suite le ton du livre et nous plonge directement dans l’intrigue, autant les chapitres suivants sont un peu mous… Certains auraient d’ailleurs pu être regroupés en un seul, car ce livre fonctionne majoritairement sur un système de “chapitre-révélations”, c’est-à-dire que le chapitre va se clore quand la dernière phrase aura délivrée une information essentielle. Seulement, certaines informations dites essentielles sont en réalité plutôt dérisoires et semblent plus servir de prétexte pour terminer le chapitre, tournant parfois limite au ridicule ce système. Je dirais donc que le premier cinquième du bouquin peine à convaincre le lecteur et l’amène difficilement à profiter de l’intrigue, la faute à des révélations creuses, des personnages peu travaillés et une intrigue un peu redondante.

Cependant, une fois les 70 premières pages – approximativement – lues, le livre change totalement d’ambiance : les personnages – notamment Paige et Bethany – sont incroyables de charisme et évoluent tout au long du livre d’une manière assez surprenante : tantôt on a l’impression qu’ils sont figés, et à un autre moment, ils font un bond psychologique énorme. Certains passages illustrent bien mon propos, notamment les moments d’action et de suspense, durant lesquels les personnages sont confrontés à un dilemme énorme dans un temps très réduit : leur personnalité intérieure, enfouie se réveille et se manifeste pour qu’il parvienne à survivre. C’est assez impressionnant, et vraiment passionnant.

L’intrigue, quant à elle, est vraiment un des points forts du livre. Le parallèle entre le futur et le présent est vraiment bien mené, et il est intéressant de servir du portail entre les deux moments pour fuir une époque, ou alors pour se rendre à certains endroits inacessibles à une époque, et pas dans l’autre. On regrettera toutefois un manque d’explications pour ceux n’ayant pas lu le premier livre de l’auteur, L’Entitée 0247, notamment concernant La Brèche et Ville-Frontière. On est donc au début un peu déstabilisés par ce massage d’informations toutes nouvelles en tant que lecteur fraîchement débarqué, mais au fil de la lecture, on finit par s’y faire et comprendre certaines choses, indiquées implicitement.

Le livre est réparti entre diverses catégories plutôt faciles à identifier : les moments de calme (description des lieux notamment, mais aussi les pensées des personnages), les moments d’action (rythme beaucoup plus vif, pensées des personnages emmêlées pour renforcer l’immersion) et les moments de suspense (révélations, phrases courtes et chocs). Patrick Lee parvient à alterner de façon limpide et sans redondances ces trois moments, qui viennent tantôt bercer le lecteur, tantôt le faire s’accrocher au livre, le tout en le contentant toujours.

Mais, vous savez, ce qui m’a particulièrement frappé dans ce livre, c’est avant tout l’ambiance, surtout dans le futur. Le présent est en quelque sorte notre présent : grouillant de vie, les hauts immeubles propres et entretenus, les personnes actives qui défilent dans les rues sans jamais s’accorder un regard, et en face, on trouve un contraste énorme : le futur, soit 70 ans plus tard. Une terre de désolation, des immeubles qui menacent de s’effondrer, plus aucune présence humaine et une végétation qui a pris le dessus sur l’homme. L’ambiance du futur fait clairement froid dans le dos, et il m’est arrivé – juste pour le plaisir – de relire certains passages plusieurs fois afin d’en saisir toute l’essence et de m’imprégner de toute l’ambiance. Pour l’anecdote, durant les passages dans le futur, j’écoute en même temps l’album Relaxation de Zazie : des musiques instrumentales qui retranscrivent parfois bien l’ambiance du livre (contrairement au titre donné à l’album).

En clair, ce livre est un véritable coup de coeur. Je n’en reviens toujours pas de ma lecture, et j’ai vraiment apprécié ce côté “science-fiction, mais pas trop”, afin de ne pas perdre le lecteur et, surtout, de l’immerger complètement dans l’histoire : après tout, elle se passe à notre époque… en partie. Pour ceux qui se jeteront dans la lecture de cet incroyable roman, je vous souhaite de ressentir toutes les émotions que j’ai eu, et de pouvoir profiter pleinement de ce moment de détente.

Clementh
Clementh.net

 

Publié le 22 octobre 2012

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