Les Chroniques de l'imaginaire

Ildreca, capitale de l’Empire, abrite bien évidemment son lot de malfrats. Voleurs, faussaires, indicateurs… la Famille y est bien implantée et surtout bien structurée. Dans cette organisation, la place de Drothe est assez claire : il travaille pour Nicco, un des parrains de la ville, en tant que nez. A ce titre, il doit collecter infos et rumeurs susceptibles d’intéresser son patron, afin de sentir le vent venir. A temps perdu, il se livre également au trafic de reliques impériales, une activité lucrative mais extrêmement dangereuse tant l’Empereur est chatouilleux sur le sujet.
Rien ne prédestinait Drothe à se trouver mêlé à une affaire de grande envergure impliquant les plus hautes sphères. Et pourtant, de hasards en coïncidences, le nez va bientôt se retrouver au centre d’un embrouillamini qu’il va voir bien du mal à démêler…

Comme son titre nous l’indique, Princes de la pègre nous plonge de manière très réaliste dans le monde de la crapulerie organisée. Un monde qui a ses règles propres, et que l’on va découvrir au gré des aventures de notre personnage principal, Drothe. La narration est exclusivement centrée sur son point de vue, nous découvrons donc la situation à travers la vision particulière qu’il en a. Cette vision est un peu étroite au début concernant les tenants et aboutissants de l’affaire, mais c’est tout l’intérêt puisque cela maintient le suspense.
Drothe n’est pas forcément un homme très recommandable : il n’hésite pas à user de violence ou à abuser son prochain. C’est un membre assez représentatif de sa profession. Voilà donc un "héros" qui est quelqu’un de très normal : Ce n’est pas un cerveau génial ni un as de l’escrime, et encore moins un magicien ; il commet son lot d’erreurs comme tout un chacun. Et comme il est plutôt plus honorable que nombre de ses "frères" appartenant à la Famille, il est vraiment très sympathique. Le pauvre, dépassé par les événements, va devoir pas mal se démener pour sauver sa vie mais également conserver son intégrité.
Les personnages secondaires, qu’ils soient truands ou non, sont également nombreux et bien campés, enrichissant le récit. On découvre particulièrement un ordre de mercenaires lié par un code figé, les déganes. Bien évidemment, le meilleur ami de Drothe appartient à ces mercenaires d’élite, et le code d’honneur figé des déganes entre parfois en conflit avec leur profonde amitié.

En plus de cette plongée dans les bas-fonds et leur ambiance très particulière, l’auteur a intégré une touche de magie. Et quand je dis "intégré", je le pense vraiment : il ne s’agit pas de baguettes magiques permettant de faire tout et n’importe quoi quand l’histoire en a besoin, mais bien d’éléments qui prennent toute leur place dans l’intrigue. On devine d’ailleurs qu’il y a bien plus à découvrir sur le sujet que ce que nous en avons découvert dans ce roman.
L’intrigue est suffisamment intelligente pour qu’on doive se laisser porter par le texte sans pouvoir deviner les nombreux rebondissements. Complots et secrets, manipulations, trahisons… Le rythme ne retombe jamais et le lecteur est emporté par les événements.
Le texte est à la fois très imagé, avec l’utilisation de l’argot de la pègre, et doté d’une certaine dose d’humour.

J’ai vraiment beaucoup aimé, et bien que la fin se suffise en elle-même, j’ai hâte de retrouver Drothe… dans de nouveaux ennuis !

Soleil
Les Chroniques de l'imaginaire

Publié le 22 octobre 2012

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