Je poursuis mes critiques par cet opus, annoncé comme le premier d'un cycle de trois mais qui peut parfaitement se lire de manière indépendante. Belle trouvaille des éditions L'Atalante, ce petit bijou de fantasy devrait - à la différence de ma prochaine critique (ben oui, un peu de teasing n'a jamais fait de mal) - satisfaire la plupart des lecteurs, même si son caractère quelque peu amoral devrait en réserver la lecture à un public adulte... Oui, je me préoccupe de la morale publique ! Bon, sans déconner, ce roman a pour "héros" (personnage principal convient mieux au propos) un dénommé Drothe, petit malfrat sévissant dans les quartiers interlopes d'Ildreca, capitale de l’Empire. Membre de la grande famille de la pègre, il s'est spécialisé dans les rumeurs et sait mieux que quiconque recueillir les renseignements de son réseau et les mettre en perspective pour le bénéfice de son chef, Nico. Bon, il ne rechigne pas à s'occuper d'extorsion, trafics en tous genres, interrogatoires parfois sanglants d'indicateurs récalcitrants...c'est d'ailleurs la scène d'ouverture de ce roman, qui plonge tout de suite le lecteur dans l'ambiance, et de manière très efficace. A priori, rien que de très banal, et pourtant il va se trouver mêlé à une affaire impliquant les plus hautes sphères de l'empire, confronté à bien des secrets qui avaient vocation à le rester. Je ne vous en dirai volontairement pas plus, tant je crains d'orienter votre lecture et vous gâcher le plaisir. Ce qui caractérise ce roman est sans conteste son efficacité et sa justesse : pas de grandes descriptions ou de mise en contexte si caractéristiques des premiers livres d'un cycle. L'action est le biais par lequel le lecteur découvre le monde, par l'intermédiaire d'un petit confronté aux manigances et aux moyens de plus importants que lui. Dialogues, scènes de combats, artefacts magiques qu'il s'agit d'identifier, tout est prétexte à orienter le visiteur, en un ensemble complexe et assez réussi, cohérent et sombre. Manifestement, les dix années qu'il a fallu à l'auteur pour venir à bout de ce roman ont bien été employées. Et, à plusieurs reprises, l'action va surprendre : par l'ampleur de l'intrigue certes, qui se dévoile peu à peu, mais également par l'imbrication des indices glanés au fil des pérégrinations de Drothe ou les perspectives ouvertes, laissant présager une suite de qualité. Dernier motif de satisfaction, l'intrigue est finie... Je reviens, volontairement, à mon propos concernant l'amoralité de ce roman. Sans atteindre l'ampleur et la qualité de ce récit, force est de constater que l'on s'en rapproche et que ces romans ont en commun bien des aspects. Tous deux sont profondément amoraux, en ce qu'ils ne se soucient justement aucunement de morale et mettent en scène des personnages capables de bien des vilénies. Princes de la pègre est à mon sens un cran en dessous, car l'auteur rechigne manifestement à passer certains caps, de langage notamment, et s'attache à sauvegarder quelques caractères héroïques. Par ailleurs, les descriptions de Hulick manquent de la truculence, de la précision et de la justesse de celles de Jaworski. Elles ne sont "qu'efficaces"... Mais la décrépitude du monde dépeint, l'aspect putride de la magie, tout concourt à rapprocher ces romans. Donc, si vous cherchez un roman de high fantasy avec elfes flamboyants, héros chevaleresques et princesses à sauver, passez votre chemin, ce ne sont pas les terres arpentées par ce récit. Je réserve généralement mes critiques lorsque je suis amené à aborder un roman partie d'un cycle, tant les déceptions furent nombreuses quand un premier opus réussi est gâché par sa suite. Mais au cas d'espèce, étant fini, je suis moins réticent à vous conseiller ce roman, qui décroche du coup un très joli Trop d'la Balle.   FeliX La Guerre de Trois Blog

Hulick - Prince de la pègre - La Guerre de Trois Blog
Je poursuis mes critiques par cet opus, annoncé comme le premier d'un cycle de trois mais qui peut parfaitement se lire de manière indépendante. Belle trouvaille des éditions L'Atalante, ce petit bijou de fantasy devrait - à la différence de ma prochaine critique (ben oui, un peu de teasing n'a jamais fait de mal) - satisfaire la plupart des lecteurs, même si son caractère quelque peu amoral devrait en réserver la lecture à un public adulte...
Oui, je me préoccupe de la morale publique ! Bon, sans déconner, ce roman a pour "héros" (personnage principal convient mieux au propos) un dénommé Drothe, petit malfrat sévissant dans les quartiers interlopes d'Ildreca, capitale de l’Empire. Membre de la grande famille de la pègre, il s'est spécialisé dans les rumeurs et sait mieux que quiconque recueillir les renseignements de son réseau et les mettre en perspective pour le bénéfice de son chef, Nico. Bon, il ne rechigne pas à s'occuper d'extorsion, trafics en tous genres, interrogatoires parfois sanglants d'indicateurs récalcitrants...c'est d'ailleurs la scène d'ouverture de ce roman, qui plonge tout de suite le lecteur dans l'ambiance, et de manière très efficace. A priori, rien que de très banal, et pourtant il va se trouver mêlé à une affaire impliquant les plus hautes sphères de l'empire, confronté à bien des secrets qui avaient vocation à le rester. Je ne vous en dirai volontairement pas plus, tant je crains d'orienter votre lecture et vous gâcher le plaisir.
Ce qui caractérise ce roman est sans conteste son efficacité et sa justesse : pas de grandes descriptions ou de mise en contexte si caractéristiques des premiers livres d'un cycle. L'action est le biais par lequel le lecteur découvre le monde, par l'intermédiaire d'un petit confronté aux manigances et aux moyens de plus importants que lui. Dialogues, scènes de combats, artefacts magiques qu'il s'agit d'identifier, tout est prétexte à orienter le visiteur, en un ensemble complexe et assez réussi, cohérent et sombre. Manifestement, les dix années qu'il a fallu à l'auteur pour venir à bout de ce roman ont bien été employées. Et, à plusieurs reprises, l'action va surprendre : par l'ampleur de l'intrigue certes, qui se dévoile peu à peu, mais également par l'imbrication des indices glanés au fil des pérégrinations de Drothe ou les perspectives ouvertes, laissant présager une suite de qualité. Dernier motif de satisfaction, l'intrigue est finie...
Je reviens, volontairement, à mon propos concernant l'amoralité de ce roman. Sans atteindre l'ampleur et la qualité de ce récit, force est de constater que l'on s'en rapproche et que ces romans ont en commun bien des aspects. Tous deux sont profondément amoraux, en ce qu'ils ne se soucient justement aucunement de morale et mettent en scène des personnages capables de bien des vilénies. Princes de la pègre est à mon sens un cran en dessous, car l'auteur rechigne manifestement à passer certains caps, de langage notamment, et s'attache à sauvegarder quelques caractères héroïques. Par ailleurs, les descriptions de Hulick manquent de la truculence, de la précision et de la justesse de celles de Jaworski. Elles ne sont "qu'efficaces"... Mais la décrépitude du monde dépeint, l'aspect putride de la magie, tout concourt à rapprocher ces romans. Donc, si vous cherchez un roman de high fantasy avec elfes flamboyants, héros chevaleresques et princesses à sauver, passez votre chemin, ce ne sont pas les terres arpentées par ce récit.
Je réserve généralement mes critiques lorsque je suis amené à aborder un roman partie d'un cycle, tant les déceptions furent nombreuses quand un premier opus réussi est gâché par sa suite. Mais au cas d'espèce, étant fini, je suis moins réticent à vous conseiller ce roman, qui décroche du coup un très joli Trop d'la Balle.
 
FeliX
La Guerre de Trois Blog
Publié le 12 octobre 2012

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