Vous avez compris qu’il s’agit d’un diptyque. Cinq longues années séparent les deux volumes, une heureuse réédition du premier vous les propose en même temps. Si vous connaissez un ou une passionné(e) de science-fiction, voilà un cadeau idéal. Je suis bien embêté pour parler de ces deux livres. Il est difficile de parler de ce que l’on aime sans établir des comparaisons qui peuvent fâcher l’auteur ou détourner le lecteur. En lisant ces Sylvie Denis j’ai eu l’impression par moment de lire du McCaffrey, du Le Guin. Entendons-nous bien, je ne veux pas dire qu’il y a copie, je veux dire qu’il y a parenté. Sylvie Denis est proche parente de ces deux grandes auteures. Elle est d’abord bien sûr elle-même. Elle a créé un univers gouverné par les grands modifiés - ayant subi des modifications génétiques - qui peuvent grâce à des machines se transformer en vaisseau de l’espace ou au moins en cerveau super puissant pour les diriger (si cela vous rappelle les vaisseaux de la Culture de Ian Banks attendez la suite). Elle a créé un monde où on vous cryogénise et endort à volonté et où des problèmes de voisinage sur une planète sont réglés par la construction d’un mur (!?). Une petite anomalie est notée : certains s’endorment seuls, d’autres ne se réveillent pas. Dans ce monde, une rebelle poursuivie par un détective privé et deux policiers officiels, attaque un navire avec des nanos destructeurs et nous nous retrouvons sur une planète non répertoriée. A partir de là nous assistons en parallèle à la vie sur la planète où l’on trouve des autochtones qui ressemblent à des gibbons, des humains, des machines et des clones de la rebelle et à la vie dans le système “normal” où évoluent les parents des policiers officiels et le clone du détective privé et bien sûr les vaisseaux à forte personnalité ajoutée. Voilà pour ce qui est de l’anecdotique. Voyons pour le fond, la planète qui nous intéresse ici a un cycle saisonnier très long et l’hiver y est très rude. Les humains qui l’habitent doivent prendre conscience de l’approche de l’hiver mais l’Église ne veut rien entendre. Vous avez saisi. Ces deux romans qui n’en font qu’un traitent bien plus que la technoscience annoncée en quatrièmes de couverture. Ils traitent de l’altérité, du savoir, du temps, de l’écologie, etc. Ils traitent tout simplement de la vie. Pour réussir à nous emporter dans l’aventure de son space opera Sylvie Denis n’hésite pas à utiliser des personnages féminins complexes et des enfants... Il reste à espérer que les lecteurs réservent à ces livres l’accueil qu’ils méritent... un triomphe. Nota : Certains pourront s’étonner de lire le mot “crypter” et ses dérivés orthographiés ainsi : “qurypté” je leur propose de ne pas s’indigner d’une faute de frappe passée entre les mailles et de réfléchir au fait que le mot “Quanta” ne s’écrit pas “Canta”...  Noé Gaillard Murmures

Denis - La Saison des singes et L'empire du sommeil - Murmures

Vous avez compris qu’il s’agit d’un diptyque. Cinq longues années séparent les deux volumes, une heureuse réédition du premier vous les propose en même temps. Si vous connaissez un ou une passionné(e) de science-fiction, voilà un cadeau idéal.

Je suis bien embêté pour parler de ces deux livres. Il est difficile de parler de ce que l’on aime sans établir des comparaisons qui peuvent fâcher l’auteur ou détourner le lecteur. En lisant ces Sylvie Denis j’ai eu l’impression par moment de lire du McCaffrey, du Le Guin. Entendons-nous bien, je ne veux pas dire qu’il y a copie, je veux dire qu’il y a parenté. Sylvie Denis est proche parente de ces deux grandes auteures. Elle est d’abord bien sûr elle-même.

Elle a créé un univers gouverné par les grands modifiés - ayant subi des modifications génétiques - qui peuvent grâce à des machines se transformer en vaisseau de l’espace ou au moins en cerveau super puissant pour les diriger (si cela vous rappelle les vaisseaux de la Culture de Ian Banks attendez la suite). Elle a créé un monde où on vous cryogénise et endort à volonté et où des problèmes de voisinage sur une planète sont réglés par la construction d’un mur (!?). Une petite anomalie est notée : certains s’endorment seuls, d’autres ne se réveillent pas. Dans ce monde, une rebelle poursuivie par un détective privé et deux policiers officiels, attaque un navire avec des nanos destructeurs et nous nous retrouvons sur une planète non répertoriée.

A partir de là nous assistons en parallèle à la vie sur la planète où l’on trouve des autochtones qui ressemblent à des gibbons, des humains, des machines et des clones de la rebelle et à la vie dans le système “normal” où évoluent les parents des policiers officiels et le clone du détective privé et bien sûr les vaisseaux à forte personnalité ajoutée. Voilà pour ce qui est de l’anecdotique. Voyons pour le fond, la planète qui nous intéresse ici a un cycle saisonnier très long et l’hiver y est très rude. Les humains qui l’habitent doivent prendre conscience de l’approche de l’hiver mais l’Église ne veut rien entendre. Vous avez saisi. Ces deux romans qui n’en font qu’un traitent bien plus que la technoscience annoncée en quatrièmes de couverture. Ils traitent de l’altérité, du savoir, du temps, de l’écologie, etc. Ils traitent tout simplement de la vie. Pour réussir à nous emporter dans l’aventure de son space opera Sylvie Denis n’hésite pas à utiliser des personnages féminins complexes et des enfants...

Il reste à espérer que les lecteurs réservent à ces livres l’accueil qu’ils méritent... un triomphe.

Nota : Certains pourront s’étonner de lire le mot “crypter” et ses dérivés orthographiés ainsi : “qurypté” je leur propose de ne pas s’indigner d’une faute de frappe passée entre les mailles et de réfléchir au fait que le mot “Quanta” ne s’écrit pas “Canta”...

 Noé Gaillard
Murmures

Publié le 12 décembre 2012

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