Faisant suite aux 3 novellas se déroulant précédemment dans l'univers survolté d'un Caire uchronique à la magie libérée, le premier roman de P. Djèli Clark met de nouveau en scène notre enquêtrice préférée : Fatma el-Sha'arawi. Celle-ci pourrait bien se voir confrontée à une de ses pires investigations, incluant son lot de péripéties, de révélations et surtout un sorcier ressuscité...
Encore une fois, j'ai adoré cette incursion dans l'univers fantastique que l'auteur a créé. Pour moi, tout fonctionne : les personnages hyper attachants, la richesse et la diversité des détails qui rendent cette histoire SUPRA originale, les easter-eggs et les liens avec les autres nouvelles.
En tant que premier roman de l'auteur, il était aussi intéressant d'observer comment allait s'effectuer la transition de la forme courte à la forme longue : eh bien tout simplement, avec brio. Comme dans ses précédents ouvrages, le mix entre intrigue policière (ici rallongée et contenant plus de rebondissements) et univers fantastique/fantasy est dosé à merveille et on en redemande. Personnellement j'ai plus aimé les petites révélations qui jalonnent l'entièreté du récit plutôt que la révélation finale, que j'avais vu venir.
J'ai également adoré retrouver tout ce qui rend cet univers si original, que ce soit dans les thématiques sociales abordées (féminisme, colonialisme, socialisme et d'autres mots en -isme) ou simplement les aspects fantastiques, qui peuvent encore être largement développés dans les prochains tomes.
La seule réserve (très légère) que j'ai eu concerne la fin. En effet, dans la scène finale j'ai trouvé que le ton utilisé était un petit peu plus "young-adult", dans le sens où les pointes comiques et les événements dramatiques se mélangeaient, rendant le tout un peu déstabilisant à certains moments... Mais je n'ai ressenti cela que durant les 50 dernières pages, car auparavant l'auteur manie très bien le ton de son récit.
Pour moi la fin appelle clairement à une suite de par les éléments d'enquête non résolus, et je dois bien avouer une chose : une fois le livre refermé, mon esprit est resté au Caire avec ses djinns et sa magie. Alors si suite il y a, comptez sur moi pour y retourner.