Un immense plaisir de lecture.

Maître des djinns - 233°C
Article Original

Le Caire, 1912. L'ensemble de la Fraternité d'al-Jahiz - du nom de l'homme qui a ouvert la brèche ayant permis l'entrée des djinns sur le plan terrestre des décennies auparavant - est retrouvé mystérieusement mort. L'enquête est confiée à Fatma el-Sha'arawi, la toujours impeccablement habillée enquêtrice du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles.

Maître des djinns prend place dans le même univers, et avec la même héroïne, que L'Étrange Affaire du djinn du Caire. Une affaire à laquelle il est d'ailleurs fait référence ici. La lecture de la nouvelle avant le roman est loin d'être indispensable, mais reste préférable si vous en avez la possibilité. Il est aussi fait mention de Le Mystère du tramway hanté, l'autre novella se déroulant dans cette même Égypte uchronique, mais bien plus comme un clin d'œil que comme un élément important de l'histoire.

Maître des djinns est un très bon roman, très plaisant à lire, porté par des personnages fort sympathiques ainsi qu'un cadre dépaysant, autant pour la présence de la mythologie arabe que pour la simple localisation en Égypte. C'est un livre qui s'améliore au fil des pages. Si la première moitié est un peu trop dans l'action à mon goût, la deuxième retrouve un rythme d'enquête plus propice à la rencontre de personnages, dont les interactions font une bonne partie du charme du roman. Jusqu'au dénouement qui comporte évidemment une grande scène d'action-résolution finale mais qui parvient à ne pas sonner comme un passage obligé et à rester palpitante jusqu'au bout.

Dans un genre tout à fait différent, Maître des djinns m'a un peu fait penser au Journal d'un Assasynth de Martha Wells : des personnages attachants, une enquête douce, sans grandes surprises mais solide, et surtout une intrigue sérieuse ponctuée de pointes d'humour qui donnent le sourire sans rien enlever au côté dramatique de l'ensemble. Avec un même résultat final : un immense plaisir de lecture.

Publié le 6 juin 2023

à propos de la même œuvre