J’ai été agréablement surprise par les trouvailles de la collection « Dentelle du cygne » chez l’Atalante. Immortel est un roman atypique dans le paysage du fantastique, en effet, comme son nom l’indique, il nous dépeint l’histoire d’un jeune homme doué d’une vie et d’une jeunesse étonnamment longues… Et il s’agit là, ou presque, du seul élément fantastique dans un récit haut en couleur qui nous transporte à Florence, dans l’Italie du XIIIe au XVe siècle, pas moins que la ville des génies et des arts ! En cela, si vous êtes amoureux de l’histoire, en particulier de la Renaissance, ne ratez surtout pas ce roman dont le seul défaut réside dans une fin d’intrigue mal menée. Il y a bien longtemps que je n’avais pas lu un roman capable de me « happer », comme cela, dès la première page. Il faut dire que Luca Bastardo, qui nous raconte lui-même son histoire, est un personnage extrêmement attachant et que l’on se prend d’empathie pour lui dès les premières pages. Le talent de Traci Slatton pour nous décrire des lieux, nous faire ressentir le souffle d’une époque et nous faire aimer ou détester ses personnages est assurément le gros point fort de cette histoire atypique, ajoutons à cela qu’un roman américain qui se déroule dans un pays aussi propice au fantastique fait bien plaisir ! Il serait faux, toutefois, de qualifier ce roman de fantastique, il s’agit plus vraisemblablement de fantastique historique qui déborde d’informations à propos de toutes ces personnalités italiennes qui ont marqué les débuts de la Renaissance : Giotto, la famille des Médicis, Botticelli, et Léonard de Vinci, entre autres, le tout sur fond d’alchimie et de théologie, avec des théories qui raviront les connaisseurs et titilleront probablement les néophytes. Hélas, si ce roman ambitieux démarre d’une façon qui nous laisse présager le meilleur, l’intrigue perd de sa force dans la seconde partie de l’histoire et il semblerait que l’auteur se fasse dépasser par le flot d’informations qu’il a lui-même tenté d’organiser. Le jeu de pouvoir pour le contrôle de Florence est davantage mit en scène mais Luca reste étonnamment passif face à tout ce qui se trame. Ce roman profond se perd aussi dans ses propres considérations alchimiques et théologiques au point de devenir parfois un peu trop hermétique et parfois répétitif, et en oublie ce qui rendait sa première partie si attachante : la découverte de Florence et de la campagne italienne, les sentiments qui agitent les personnages, un point de vue simple sur Dieu et le destin, tracé ou pas tracé... Toutefois, il s’agit d’un premier roman et on ne peut que faire preuve de tolérance pour Traci Slatton qui possède une vraie plume et un don réel pour poser des décors et nous faire vivre, je dirai même vibrer au rythme de la Renaissance italienne. La quête identitaire de Luca, qui retenait toute notre attention en début d’histoire, semble trainer en longueur dans la seconde partie et se termine de façon brutale et inattendue, comme si l’auteur ne savait plus comment conclure son roman. Elle se révèle prévisible et vraiment décevante en regard de ce que l’on attendait après son ouverture de main de maître. Elle ne répond finalement pas à certaines questions que l’on se pose au fil du récit, ou partiellement. Si vous cherchiez des révélations sur les cathares donc, c’est raté ! Immortel se révèle une bonne surprise pour un premier roman, de ceux qui savent nous faire aimer une époque passionnante et magnifiquement dépeinte au fil de ses tableaux et de ses tourments politico-religieux, on ne peut qu’espérer que l’auteur nous gratifiera d’un second roman à l’intrigue mieux ficelée, sa plume vaut la peine d’être découverte. Tsaag Valren

Slatton - Immortel - Mythologica.net

J’ai été agréablement surprise par les trouvailles de la collection « Dentelle du cygne » chez l’Atalante. Immortel est un roman atypique dans le paysage du fantastique, en effet, comme son nom l’indique, il nous dépeint l’histoire d’un jeune homme doué d’une vie et d’une jeunesse étonnamment longues… Et il s’agit là, ou presque, du seul élément fantastique dans un récit haut en couleur qui nous transporte à Florence, dans l’Italie du XIIIe au XVe siècle, pas moins que la ville des génies et des arts ! En cela, si vous êtes amoureux de l’histoire, en particulier de la Renaissance, ne ratez surtout pas ce roman dont le seul défaut réside dans une fin d’intrigue mal menée.

Il y a bien longtemps que je n’avais pas lu un roman capable de me « happer », comme cela, dès la première page. Il faut dire que Luca Bastardo, qui nous raconte lui-même son histoire, est un personnage extrêmement attachant et que l’on se prend d’empathie pour lui dès les premières pages. Le talent de Traci Slatton pour nous décrire des lieux, nous faire ressentir le souffle d’une époque et nous faire aimer ou détester ses personnages est assurément le gros point fort de cette histoire atypique, ajoutons à cela qu’un roman américain qui se déroule dans un pays aussi propice au fantastique fait bien plaisir ! Il serait faux, toutefois, de qualifier ce roman de fantastique, il s’agit plus vraisemblablement de fantastique historique qui déborde d’informations à propos de toutes ces personnalités italiennes qui ont marqué les débuts de la Renaissance : Giotto, la famille des Médicis, Botticelli, et Léonard de Vinci, entre autres, le tout sur fond d’alchimie et de théologie, avec des théories qui raviront les connaisseurs et titilleront probablement les néophytes. Hélas, si ce roman ambitieux démarre d’une façon qui nous laisse présager le meilleur, l’intrigue perd de sa force dans la seconde partie de l’histoire et il semblerait que l’auteur se fasse dépasser par le flot d’informations qu’il a lui-même tenté d’organiser. Le jeu de pouvoir pour le contrôle de Florence est davantage mit en scène mais Luca reste étonnamment passif face à tout ce qui se trame. Ce roman profond se perd aussi dans ses propres considérations alchimiques et théologiques au point de devenir parfois un peu trop hermétique et parfois répétitif, et en oublie ce qui rendait sa première partie si attachante : la découverte de Florence et de la campagne italienne, les sentiments qui agitent les personnages, un point de vue simple sur Dieu et le destin, tracé ou pas tracé... Toutefois, il s’agit d’un premier roman et on ne peut que faire preuve de tolérance pour Traci Slatton qui possède une vraie plume et un don réel pour poser des décors et nous faire vivre, je dirai même vibrer au rythme de la Renaissance italienne.

La quête identitaire de Luca, qui retenait toute notre attention en début d’histoire, semble trainer en longueur dans la seconde partie et se termine de façon brutale et inattendue, comme si l’auteur ne savait plus comment conclure son roman. Elle se révèle prévisible et vraiment décevante en regard de ce que l’on attendait après son ouverture de main de maître. Elle ne répond finalement pas à certaines questions que l’on se pose au fil du récit, ou partiellement. Si vous cherchiez des révélations sur les cathares donc, c’est raté !

Immortel se révèle une bonne surprise pour un premier roman, de ceux qui savent nous faire aimer une époque passionnante et magnifiquement dépeinte au fil de ses tableaux et de ses tourments politico-religieux, on ne peut qu’espérer que l’auteur nous gratifiera d’un second roman à l’intrigue mieux ficelée, sa plume vaut la peine d’être découverte.

Tsaag Valren

Publié le 16 avril 2010

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