Faisant suite à « La Dernière Colonie », « Le Vieil Homme et la Guerre » et « Les Brigades Fantômes », « Zoé » n’est pas pour autant le quatrième volume du cycle du Vieil Homme Et La Guerre. Il se définit davantage comme son troisième volume bis, sa vocation étant de raconter l’histoire de « La Dernière Colonie » du point de vue de Zoé, la fille adoptive de John Perry, le personnage principal du cycle. Étrange parti pris de l’auteur, dont on pourrait penser qu’il se repose sans vergogne sur ses acquis et propose à ses lecteurs du réchauffé. La démarche n’étant néanmoins ni commerciale (le côté doublon peut rebuter les amateurs du précédent roman), ni vraiment aisée d’un point de vue rédactionnel, c’est avec autant de curiosité que de perplexité qu’on s’attaque à cet ouvrage. Premier point commun avec la « La Dernière Colonie » : « Zoé » peut se lire indépendamment des trois autres récits et résume suffisamment bien, tout au long de l’histoire, les évènements importants des volumes précédents pour éviter qu’on ait à se replonger entre leurs pages. Deuxième point commun : l’humour et le sens de la répartie des personnages. Zoé est du même bois que son père adoptif et survole littéralement les dialogues avec sa langue acérée. Cependant, comme ses parents interviennent très peu et que seule son amie Gretchen parvient à lui tenir tête au niveau ironie, le lecteur a moins l’impression, par rapport à « La Dernière Colonie », que tous les personnages du roman ont avalé un clown. Troisième point commun : l’histoire ? Oui et non. Nous avons bien à faire à la même trame de fond avec une chronologie évènementielle identique mais l’auteur s’est ingénié à construire son récit à partir des trous et ellipses du premier roman, une bonne partie concernant Zoé, personnage haut en couleur mais sous-employé jusqu’ici. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cela fonctionne. (...)    Précisons, pour ceux qui en douteraient, que nous sommes ici loin du roman pour adolescents tel que pourrait le laisser entendre la quatrième de couverture. La maturité des trois jeunes gens principaux (Zoé, Gretchen et Enzo), leur sang-froid ainsi que leur façon globale de parler font que l’on n’y croit qu’à moitié. Scalzi écrit du Scalzi, que son personnage principal soit un héros quasi-centenaire ou une adolescente. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’on apprécie ses romans. Encore une fois, ni le réalisme ni la recherche de suspension d’incrédulité ne sont vraiment à l’honneur, mais on ne peut pas dire le contraire des dialogues hilarants et de la lecture rafraîchissante que nous offre le roman. Non content de délivrer une histoire tout neuve sans empiéter sur l’ancienne, « Zoé » offre une plus-value non négligeable pour ceux qui ont aimé « La Dernière Colonie » mais regretté sa concision et son traitement allégé de certains détails. Si on ajoute à cela le petit tour de force que représente l’écriture de cet ouvrage « bis », je ne peux que le conseiller.   Michaël F., 3 septembre 2009, parcheverses.blogspot.com.

Scalzi - Zoé - CitronMeringue

   Faisant suite à « La Dernière Colonie », « Le Vieil Homme et la Guerre » et « Les Brigades Fantômes », « Zoé » n’est pas pour autant le quatrième volume du cycle du Vieil Homme Et La Guerre. Il se définit davantage comme son troisième volume bis, sa vocation étant de raconter l’histoire de « La Dernière Colonie » du point de vue de Zoé, la fille adoptive de John Perry, le personnage principal du cycle. Étrange parti pris de l’auteur, dont on pourrait penser qu’il se repose sans vergogne sur ses acquis et propose à ses lecteurs du réchauffé. La démarche n’étant néanmoins ni commerciale (le côté doublon peut rebuter les amateurs du précédent roman), ni vraiment aisée d’un point de vue rédactionnel, c’est avec autant de curiosité que de perplexité qu’on s’attaque à cet ouvrage. Premier point commun avec la « La Dernière Colonie » : « Zoé » peut se lire indépendamment des trois autres récits et résume suffisamment bien, tout au long de l’histoire, les évènements importants des volumes précédents pour éviter qu’on ait à se replonger entre leurs pages. Deuxième point commun : l’humour et le sens de la répartie des personnages. Zoé est du même bois que son père adoptif et survole littéralement les dialogues avec sa langue acérée. Cependant, comme ses parents interviennent très peu et que seule son amie Gretchen parvient à lui tenir tête au niveau ironie, le lecteur a moins l’impression, par rapport à « La Dernière Colonie », que tous les personnages du roman ont avalé un clown. Troisième point commun : l’histoire ? Oui et non. Nous avons bien à faire à la même trame de fond avec une chronologie évènementielle identique mais l’auteur s’est ingénié à construire son récit à partir des trous et ellipses du premier roman, une bonne partie concernant Zoé, personnage haut en couleur mais sous-employé jusqu’ici. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cela fonctionne. (...)

   Précisons, pour ceux qui en douteraient, que nous sommes ici loin du roman pour adolescents tel que pourrait le laisser entendre la quatrième de couverture. La maturité des trois jeunes gens principaux (Zoé, Gretchen et Enzo), leur sang-froid ainsi que leur façon globale de parler font que l’on n’y croit qu’à moitié. Scalzi écrit du Scalzi, que son personnage principal soit un héros quasi-centenaire ou une adolescente. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’on apprécie ses romans. Encore une fois, ni le réalisme ni la recherche de suspension d’incrédulité ne sont vraiment à l’honneur, mais on ne peut pas dire le contraire des dialogues hilarants et de la lecture rafraîchissante que nous offre le roman. Non content de délivrer une histoire tout neuve sans empiéter sur l’ancienne, « Zoé » offre une plus-value non négligeable pour ceux qui ont aimé « La Dernière Colonie » mais regretté sa concision et son traitement allégé de certains détails. Si on ajoute à cela le petit tour de force que représente l’écriture de cet ouvrage « bis », je ne peux que le conseiller.

 

Michaël F., 3 septembre 2009, parcheverses.blogspot.com.

Publié le 5 février 2010

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