Court, vif et rythmé ce nouvel opus est calqué sur le premier, l'effet de surprise en moins. Mais c'est un bonheur de retrouver la plume acérée de Scalzi. L'humour est présent tout le long du roman et, entre dérision et satire, il jette un œil acerbe sur le monde d'aujourd'hui. Critique acide des grands acteurs économiques pour qui le profit passe devant l'humain, ce roman est caustique et incisif. L'auteur met en avant l’égoïsme ambiant et la difficulté à accepter les différences...

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Prise de tête le nouveau roman de John Scalzi se déroule dans le même univers que l'excellent Les enfermés. Il est peu de dire que j'attendais avec impatience les nouvelles aventures de Chris Shann et Leslie Vann, tous deux agents du FBI.

Même si ce roman peut se lire indépendamment du premier, je conseillerais quand même de commencer par Les enfermés pour bien comprendre l'univers des hadens. Un pour cent de la population souffre du syndrome de Haden. Les personnes concernées sont enfermées dans leur chair : le cerveau fonctionne parfaitement mais les muscles non. La seule possibilité pour elles est de se déplacer à l'aide de "transport", c'est-à-dire d’androïde dans lequel elles projettent leur conscience.

C'est dans ce contexte que John Scalzi nous fait découvrir un nouveau sport : l'hilketa. Deux équipes de onze joueurs s'affrontent. Le but, décapiter l'un des membres de l'équipe adverse et envoyer sa tête entre les poteaux du camp opposé. Les joueurs sur le terrain sont bien évidemment des robots, contrôlés par des hadens. Lors d'un match de gala, Duane Chapman meurt. Événement exceptionnel, un haden n'est pas sensé périr lors de la décapitation de son transport. Par la suite, toutes les données concernant ce joueur sont supprimées du réseau. Il n'en faut pas plus pour que le FBI s’intéresse à l'affaire, l’enquête revenant à Chris et Leslie...

Court, vif et rythmé ce nouvel opus est calqué sur le premier, l'effet de surprise en moins. Mais c'est un bonheur de retrouver la plume acérée de Scalzi. L'humour est présent tout le long du roman et, entre dérision et satire, il jette un œil acerbe sur le monde d'aujourd'hui. Critique acide des grands acteurs économiques pour qui le profit passe devant l'humain, ce roman est caustique et incisif. L'auteur met en avant l’égoïsme ambiant et la difficulté à accepter les différences...

Pour conclure, Prise de tête est un thriller cyberpunk, excessivement drôle qui pointe les dérives de nos sociétés modernes. Un divertissement intelligent, humaniste qui ravira tous les fans de l'auteur.

- Yogo, le 28 octobre 2018.

Publié le 31 octobre 2018

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