Comme Exodes, Le Melkine est un finaliste du Rosny qui mérite sa place.
Le vaisseau éponyme transporte une extraordinaire école à travers les mondes colonisés par l'homme à l'époque de l'Expansion, rassemblant des élèves et des professeurs de tous horizons et de toutes cultures dans la plus parfaite harmonie. Bien sûr, une telle utopie n'est pas simple, et la sélection est rude pour s'assurer que chaque personne admise à bord saura composer avec son conditionnement avant de s'en libérer.
Car là est l'une des particularité de chaque monde, le conditionnement. Intra utero, chacun se voit préparé, imprégné de ce qui fait le monde dans lequel il verra le jour. De l'Inde post-coloniale aux civilisations hyper-connectées ou dirigées par une religion ou une autre, tout es possible, avec pour liens les Fréquences, monstres interstellaires de la diffusion d'information, incarnations de médias noyant l'information, et le Melkine, entité à part qui fascine et suscite aussi bien admirations que convoitises. Banquise, la principale fréquence, envisage d'ailleurs de sérieusement revoir cet état de fait.
Sous des allures de Space Op', Olivier Paquet nous propose une réflexion poussée sur ce qui amène une utopie à la dérive. Alors que l'humanité semble avoir trouvé son rythme de croisière, délaissant conflits des millénaires passés et de la planète mère, l'essence même de l'homme semble ne jamais pouvoir l'accepter, faute d'être capable de laisser son prochain en paix.
Globalement, une lecture agréable, mais trop (beaucoup trop ?) centrée sur les relations entre enseignants et élèves pour moi. Bien sûr, cela fait partie du monde du Melkine, mais m'a tristement sorti de ma condition de prof en vacances qui demande à ce qu'on lui fiche la paix avec ses élèves. Par contre, la question du conditionnement a de quoi passionner : finalement, le libre-arbitre est à gagner ici, seul le Melkine le permet, mais quid de ceux qui en sont écartés ? D'ailleurs, est-il vraiment nécessaire quand chacun est programmé à l'épanouissement dans les valeurs qui le verront naitre ?
Journal semi-littéraire